Théâtre du Capitole
> 23 février
Orphée et Eurydice
Photographie par Patrice Nin
Opéra proposé dans la version de Paris, créée le 2 août 1774 à l’Académie royale de musique, salle des Tuileries (version de concert, chantée en français.
L’Orfeo de Gluck a connu immédiatement un grand succès et il est l’aboutissement de la réforme de l’opéra imaginée par Glück, qui réussit à la fois à alléger les conventions du genre et utiliser les moyens musicaux et dramatiques pour créer l’émotion la plus extraordinaire. La version de Paris est l’occasion de plusieurs retouches: des airs supplémentaires et surtout plusieurs pages de ballets. Dernier point, le rôle d’Orphée est dès lors destiné à un ténor, alors que les Italiens le réservaient à un castrat. La sublime Kathleen Ferrier s’était inscrite dans cette tradition et a doté Orphée d’une charge émotionnelle inégalée.
La direction de Christophe Rousset est précise, un peu froide pendant le premier acte; l’œuvre prend vraiment corps aux deuxième et troisième actes. L’interprétation est sensible et brillante et alors même qu’il n’y a ni mise en scène ni danse, elle est magnifiquement évocatrice et le spectateur vit cette extraordinaire et impossible histoire. Quant aux voix, un bonheur sans restriction pour Orphée et l’Amour, quelque réserve pour le démarrage d’Eurydice avant qu’elle ne soit à l’unisson avec les autres solistes. Elle est certes supposée morte, donc dolente, mais l’orchestre couvre littéralement son premier air. C’est rapidement corrigé et le trio est magnifique dans ses airs chantés avec une apparente facilité, alors qu’il n’en est rien. Les spectateurs se sont d’ailleurs laissés gagner par l’émotion et avant de saluer les artistes par des applaudissements nourris et mérités, ils ont laissé passer une seconde de silence encore sous le charme de la musique de ballet finale qui prolonge l’heureux dénouement de ce périlleux voyage chez Hadès.
Danielle Anex-Cabanis
L’Orfeo de Gluck a connu immédiatement un grand succès et il est l’aboutissement de la réforme de l’opéra imaginée par Glück, qui réussit à la fois à alléger les conventions du genre et utiliser les moyens musicaux et dramatiques pour créer l’émotion la plus extraordinaire. La version de Paris est l’occasion de plusieurs retouches: des airs supplémentaires et surtout plusieurs pages de ballets. Dernier point, le rôle d’Orphée est dès lors destiné à un ténor, alors que les Italiens le réservaient à un castrat. La sublime Kathleen Ferrier s’était inscrite dans cette tradition et a doté Orphée d’une charge émotionnelle inégalée.
La direction de Christophe Rousset est précise, un peu froide pendant le premier acte; l’œuvre prend vraiment corps aux deuxième et troisième actes. L’interprétation est sensible et brillante et alors même qu’il n’y a ni mise en scène ni danse, elle est magnifiquement évocatrice et le spectateur vit cette extraordinaire et impossible histoire. Quant aux voix, un bonheur sans restriction pour Orphée et l’Amour, quelque réserve pour le démarrage d’Eurydice avant qu’elle ne soit à l’unisson avec les autres solistes. Elle est certes supposée morte, donc dolente, mais l’orchestre couvre littéralement son premier air. C’est rapidement corrigé et le trio est magnifique dans ses airs chantés avec une apparente facilité, alors qu’il n’en est rien. Les spectateurs se sont d’ailleurs laissés gagner par l’émotion et avant de saluer les artistes par des applaudissements nourris et mérités, ils ont laissé passer une seconde de silence encore sous le charme de la musique de ballet finale qui prolonge l’heureux dénouement de ce périlleux voyage chez Hadès.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 07/03/2018 à 21:12, mis à jour le 10/03/2019 à 19:15.