Halle aux grains
> 15 janvier
Daniel Barenboim joue Debussy
GRANDS INTERPRÈTES
Photographies par Thomas-Bartilla et Silvia Lelli
Pour la première fois à Toulouse en tant que pianiste, Daniel Barenboim offre un programme tout entier consacré à Claude Debussy. En première partie, il joue le Premier livre des Préludes, tandis qu’il réserve à la seconde partie les Estampes, les Deux arabesques et enfin l’Isle Joyeuse. Ami des impressionnistes et des écrivains de son temps, Debussy a fondamentalement renouvelé la composition pianistique qu’il nourrit de ses lectures, des œuvres de ses nombreux amis peintres en même temps qu’il est sensible à l’évolution de la musique hors de France. Composés entre 1909 et 1910, les deux livres des Préludes sont riches: c’est une succession d’impressions, d’images, très indépendantes les unes des autres, sans progression si on compare l’œuvre aux Préludes de Chopin. L’interprétation de Barenboim est techniquement inattaquable, mais demeure très froide. On le sent peu impliqué. A la décharge du pianiste, il faut déplorer les accès de toux en rafales gênants pour lui d’abord et pour le public. On rappelle avec raison d’éteindre son téléphone, le respect des artistes et du public pourrait aller plus loin, ce n’est pas si compliqué…
La seconde partie est quant à elle en revanche un pur bonheur. Les trois sublimes Estampes sont jouées tout en délicatesse, on se promène dans des paysages oniriques remarquables, en particulier les très subtils Jardins sous la pluie. Barenboim parvient à littéralement recréer les Arabesques, ce qui n’est pas évident tant on les a jouées, éventuellement massacrées, mais en les gardant dans l’oreille. Après une Isle Joyeuse qui mérite bien son nom, Daniel Barenboim offre encore en bis Le Clair de Lune du même Debussy, une pièce délicate, que le public applaudit, ravi.
Danielle Anex-Cabanis
La seconde partie est quant à elle en revanche un pur bonheur. Les trois sublimes Estampes sont jouées tout en délicatesse, on se promène dans des paysages oniriques remarquables, en particulier les très subtils Jardins sous la pluie. Barenboim parvient à littéralement recréer les Arabesques, ce qui n’est pas évident tant on les a jouées, éventuellement massacrées, mais en les gardant dans l’oreille. Après une Isle Joyeuse qui mérite bien son nom, Daniel Barenboim offre encore en bis Le Clair de Lune du même Debussy, une pièce délicate, que le public applaudit, ravi.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 17/01/2018 à 20:17, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.