Halle aux grains
> 9 juin

Masques et merveilles

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographies par Marco Borggreve et Bernard Martinez
Gustavo Gimeno, direction
Adrien La Marca, alto


Directeur musical de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, Gustavo Gimeno offre ce soir, à la baguette de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, un programme roboratif. En effet, aux traditionnels ouverture, concerto et symphonie, il rajoute une suite d’orchestre, celle du Mandarin merveilleux de Béla Bartok.
Mais, c’est l’Ouverture dans le style italien D. 590 de Franz Schubert qui ouvre le concert. Rossinienne en diable, Gustavo Gimeno en accentue le côté opératique, mettant en valeur bois et timbales pour en délivrer toute la sève méridionale.
Le concerto pour alto de Béla Bartok bénéficie, lui, du jeu intériorisé et de la sonorité veloutée d’Adrien La Marca, qui, à une mélancolie empreinte de spiritualité oppose un lyrisme véhément dynamitant son apparente âpreté. Gustavo Gimeno s’attache à ne freiner aucune ardeur de ce magnifique soliste.
Après l’entracte, retentit une deuxième symphonie de Ludwig van Beethoven à la tension et à le densité remarquables. On ne peut que retenir son souffle devant une telle avalanche sonore à la concentration imposante; cordes et vents entrainés par des timbales guerrières galopent à perdre haleine sous les traits acérés de cette impérieuse direction.
Enfin, la suite du Mandarin merveilleux, à l’onirisme inquiétant mais à la puissance à peine moindre, étale son expressionnisme sombre dans une narration sulfureuse qui brouille quelque peu le message humaniste de l’œuvre beethovénienne donnée auparavant. Cela sera notre seule réserve.

Jean-Félix Marquette
Publié le 15/06/2017 à 14:11, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.