Mozart Schumann Fantaisies
Piotr Anderszewski
Mozart, Fantaisie en Ut mineur K 475, Sonate pour piano n°14 en Ut mineur K 457. Schumann, Fantaisie en Ut majeur, Geistervariationen en mi bémol majeur. CD Warner, 79’14’’+ DVD de 36’en complément.
L’intérêt d’un enregistrement d’Anderszewski ne s’apprécie pas seulement à la pertinence originale d’une rencontre (Ici Mozart et Schumann) ou à la qualité technique (impressionnant mouvement central de la Fantaisie de Schumann) d’une interprétation, mais à l’intensité d’une émotion surgie dans la clarté d’une conscience et la pudeur d’un sentiment et partagée.
Le terme Fantaisies définit deux œuvres offertes ici comme en miroir. De l’une à l’autre, plus que la virtuosité, l’auditeur apprécie d’abord le toucher, entre délicatesse élégante et oppressante pulsion pour le K 457 par exemple. Dans cette interrogation intime, Mozart apparait serein et grave à la fois. Le pianiste se fait complice compatissant pour accompagner cette recherche de soi, tout comme il suit, en ami inquiet, Schumann qui curieusement sonne in fine moins tourmenté, presqu’apaisé et cependant fantasque, illuminé par son amour pour Clara.
La sonate en Ut mineur K 457 contemporaine de la Fantaisie lui répond dans la même tonalité. «Plus qu’un mini-opéra, cette sonate est un labyrinthe entre joie et douleur, dont seul Mozart connaît la sortie. », écrit justement un critique. Piotr Anderszewski en propose une lecture qui en fait briller les éclats, jouer les clairs obscurs, palpiter les ombres. Les Variations dites fantômes de Schumann constituent l’œuvre ultime du compositeur dont on connait la fin tragique. On reprendrait aisément la métaphore du labyrinthe pour évoquer ces pages comme déchirées que Piotr Anderszewski interprète comme une quête moins hagarde qu’exigeante.
On songe à l’écoute de ce beau disque au titre Le Livre de l’Intranquillité du poète lisboète Pessoa dont Anderszewski aime tant la ville. Il semble caractériser aussi bien les œuvres choisies que le jeu d’un pianiste toujours en quête de perfection et de vérité musicale.
Autre quête d’autres «fantômes», celle que propose un documentaire Je m’appelle Varsovie signé du pianiste sur une ville martyrisée et rebelle, aux rues, berges, jardins, transports publics quasi déserts. Musiques de Chopin, de Szymanowski et de Webern.
Jean Jordy
L’intérêt d’un enregistrement d’Anderszewski ne s’apprécie pas seulement à la pertinence originale d’une rencontre (Ici Mozart et Schumann) ou à la qualité technique (impressionnant mouvement central de la Fantaisie de Schumann) d’une interprétation, mais à l’intensité d’une émotion surgie dans la clarté d’une conscience et la pudeur d’un sentiment et partagée.
Le terme Fantaisies définit deux œuvres offertes ici comme en miroir. De l’une à l’autre, plus que la virtuosité, l’auditeur apprécie d’abord le toucher, entre délicatesse élégante et oppressante pulsion pour le K 457 par exemple. Dans cette interrogation intime, Mozart apparait serein et grave à la fois. Le pianiste se fait complice compatissant pour accompagner cette recherche de soi, tout comme il suit, en ami inquiet, Schumann qui curieusement sonne in fine moins tourmenté, presqu’apaisé et cependant fantasque, illuminé par son amour pour Clara.
La sonate en Ut mineur K 457 contemporaine de la Fantaisie lui répond dans la même tonalité. «Plus qu’un mini-opéra, cette sonate est un labyrinthe entre joie et douleur, dont seul Mozart connaît la sortie. », écrit justement un critique. Piotr Anderszewski en propose une lecture qui en fait briller les éclats, jouer les clairs obscurs, palpiter les ombres. Les Variations dites fantômes de Schumann constituent l’œuvre ultime du compositeur dont on connait la fin tragique. On reprendrait aisément la métaphore du labyrinthe pour évoquer ces pages comme déchirées que Piotr Anderszewski interprète comme une quête moins hagarde qu’exigeante.
On songe à l’écoute de ce beau disque au titre Le Livre de l’Intranquillité du poète lisboète Pessoa dont Anderszewski aime tant la ville. Il semble caractériser aussi bien les œuvres choisies que le jeu d’un pianiste toujours en quête de perfection et de vérité musicale.
Autre quête d’autres «fantômes», celle que propose un documentaire Je m’appelle Varsovie signé du pianiste sur une ville martyrisée et rebelle, aux rues, berges, jardins, transports publics quasi déserts. Musiques de Chopin, de Szymanowski et de Webern.
Jean Jordy
Publié le 05/03/2017 à 18:49, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.