Fauré, Ropartz
Sonates pour violoncelle et piano
Fauré, Sonates n°1 op. 109, n°2 op. 117, Ropartz, Sonate n°2. Louis Rodde, violoncelle et Gwendal Giguelay, piano. CD NoMadMusic 61’40
Fauré (1845-1924), Ropartz (1864-1955): il n’est pas habituel d’associer les deux compositeurs français, cependant contemporains et indéfectiblement liés. Dans la sobre et éclairante présentation de cet album, le compositeur Benoît Menut explique ce couplage par des liens tant biographiques que musicaux. Et les deux interprètes nous prouvent la pertinence de ce rapprochement passionnant.
Fauré écrit la première de ses deux sonates pour violoncelle et piano op. 109 pendant l’été 1917, en pleine période de guerre. D’emblée les syncopes du piano appellent un violoncelle conquérant, puis s’élève le charme d’une mélodie confiée au clavier: le mouvement se construit sur ces contrastes que Louis Rodde et Gwendal Giguelay, en variant les plans, font diversement chanter. Que de délicatesse sans affectation dans l’andante central, murmuré telle une douloureuse confidence! Et quel bel équilibre des voix dans l’allegro final, tout en contrastes encore, puissant et cependant secret! Joseph-Guy Ropartz, dont on redécouvre peu à peu les œuvres, compose sa sonate n°2 en la majeur, un an après celle de Fauré. C’est sa densité qui frappe tout d’abord. Densité surtout ici n’est pas synonyme d’épaisseur ou de lourdeur. L’Allegro initial doit être «ardent»; il s’avère aussi ample, ouvrant l’expression vers des ailleurs, extérieurs ou intimes, lointains et profonds. Dans le deuxième temps de l’œuvre, la lenteur sert la gravité du discours alors que le final joue les oppositions entre des rythmes de danses et des temps de méditation. L’opus 117 de Fauré est surtout connu pour son adagio, chant funèbre composé pour le centenaire de la mort de Napoléon, puis intégré à la seconde sonate pour violoncelle et piano (1921). Influencés par le climat de ce requiem intime, nos deux interprètes lisent toute l’œuvre comme un chant d’adieu traversé de réminiscences légères, de souvenirs heureux, d’appel à la sérénité.
Avec ce beau disque grave et subtil, le label NoMadMusic poursuit sa politique novatrice qui promeut les associations musicales heureuses et les jeunes interprètes talentueux.
Jean Jordy
Fauré (1845-1924), Ropartz (1864-1955): il n’est pas habituel d’associer les deux compositeurs français, cependant contemporains et indéfectiblement liés. Dans la sobre et éclairante présentation de cet album, le compositeur Benoît Menut explique ce couplage par des liens tant biographiques que musicaux. Et les deux interprètes nous prouvent la pertinence de ce rapprochement passionnant.
Fauré écrit la première de ses deux sonates pour violoncelle et piano op. 109 pendant l’été 1917, en pleine période de guerre. D’emblée les syncopes du piano appellent un violoncelle conquérant, puis s’élève le charme d’une mélodie confiée au clavier: le mouvement se construit sur ces contrastes que Louis Rodde et Gwendal Giguelay, en variant les plans, font diversement chanter. Que de délicatesse sans affectation dans l’andante central, murmuré telle une douloureuse confidence! Et quel bel équilibre des voix dans l’allegro final, tout en contrastes encore, puissant et cependant secret! Joseph-Guy Ropartz, dont on redécouvre peu à peu les œuvres, compose sa sonate n°2 en la majeur, un an après celle de Fauré. C’est sa densité qui frappe tout d’abord. Densité surtout ici n’est pas synonyme d’épaisseur ou de lourdeur. L’Allegro initial doit être «ardent»; il s’avère aussi ample, ouvrant l’expression vers des ailleurs, extérieurs ou intimes, lointains et profonds. Dans le deuxième temps de l’œuvre, la lenteur sert la gravité du discours alors que le final joue les oppositions entre des rythmes de danses et des temps de méditation. L’opus 117 de Fauré est surtout connu pour son adagio, chant funèbre composé pour le centenaire de la mort de Napoléon, puis intégré à la seconde sonate pour violoncelle et piano (1921). Influencés par le climat de ce requiem intime, nos deux interprètes lisent toute l’œuvre comme un chant d’adieu traversé de réminiscences légères, de souvenirs heureux, d’appel à la sérénité.
Avec ce beau disque grave et subtil, le label NoMadMusic poursuit sa politique novatrice qui promeut les associations musicales heureuses et les jeunes interprètes talentueux.
Jean Jordy
Publié le 09/11/2016 à 20:26, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.