Fiançailles pour rire
Nathalie Dessay et Philippe Cassard
«Fiançailles pour rire», mélodies françaises; Nathalie DESSAY, soprano; Philippe CASSARD, piano; CD Editions ERATO; 2015.
Après l’album Michel LEGRAND «Entre elle et lui» en 2013 puis «Rio Paris» en 2014, retour au classique pour Nathalie DESSAY avec ce second enregistrement de mélodies françaises, trois ans après son premier album consacré à Debussy (2012) et toujours accompagné par son fidèle pianiste, Philippe CASSARD, son fiancé pour l’occasion, comme en atteste la jaquette toute rétro de cet album. A l’intérieur, on découvre un Laurent NAOURI, mari de notre soprano, habillé en curé et donnant la bénédiction aux fiancés!
Au programme de ces «Fiançailles pour rire», du nom du recueil de mélodies de Francis POULENC (1899 – 1963) composées sur des poèmes de Louise de Vilmorin, un florilège des plus belles mélodies françaises, si souvent enregistrées, de Gabriel FAURE (1845-1924, «Après un rêve», «Clair de lune») à Henri DUPARC (1848-1933, «Soupir», «Extase»,… ) en passant par Ernest CHAUSSON (1855-1899) et Emmanuel CHABRIER (1841-1894, «Chanson pour Jeanne »).
Il s’agit d’une interprétation que certains qualifieraient de moderne, ni trop lyrique ni trop intimiste. Nathalie DESSAY dispose d’une technique vocale hors du commun qui lui permet d’aborder, avec aisance et élégance, toutes les nuances que requiert l’interprétation de ce répertoire tellement exigeant. Mais si la technique est toujours indispensable, elle reste toujours insuffisante pour, à elle seule, susciter l’essentiel, l’émotion… L’interprétation et la voix, parfois détimbrée ou trop «métallique», n’emportent assurément pas la conviction dans la mise en valeur de la musique et du texte de chacun de ces petits joyaux de la mélodie française.
Dès la première mélodie de Gabriel FAURE «Après un rêve», Nathalie DESSAY nous donne le ton. Si la voix reste claire, pure, capable de nuances acrobatiques et la diction parfaite, pourquoi avoir fait ce choix de mélanger les genres, en mixant en permanence les registres (interprétation et voix) du classique à ceux de la variété, ce qui est ici du pire effet? On préférera sans aucun doute le legato retrouvé dans «En sourdine», superbe mélodie de FAURE sur un poème de VERLAINE et on passera un très bon moment à l’écoute de «Colloque», mélodie de Francis POULENC sur un texte de Paul VALERY, qui permet en outre de retrouver la somptueuse voixde baryton de Laurent NAOURI dans une très belle interprétation.
Le cycle de POULENC «Les fiançailles pour rire» sur un texte de Louise VILMORIN constitue sans aucun doute le bon moment de cet enregistrement.
L’accompagnement de Philippe CASSARD est tout simplement remarquable et le Quatuor Ébène est parfait, donnant force et énergie à la «Chanson perpétuelle» de Ernest CHAUSSON.
Nathalie DESSAY a habitué son public à un tel niveau d’exigence qu’il s’agit ici, à n’en pas douter, d’une réelle déception.
Christophe Bernard
Après l’album Michel LEGRAND «Entre elle et lui» en 2013 puis «Rio Paris» en 2014, retour au classique pour Nathalie DESSAY avec ce second enregistrement de mélodies françaises, trois ans après son premier album consacré à Debussy (2012) et toujours accompagné par son fidèle pianiste, Philippe CASSARD, son fiancé pour l’occasion, comme en atteste la jaquette toute rétro de cet album. A l’intérieur, on découvre un Laurent NAOURI, mari de notre soprano, habillé en curé et donnant la bénédiction aux fiancés!
Au programme de ces «Fiançailles pour rire», du nom du recueil de mélodies de Francis POULENC (1899 – 1963) composées sur des poèmes de Louise de Vilmorin, un florilège des plus belles mélodies françaises, si souvent enregistrées, de Gabriel FAURE (1845-1924, «Après un rêve», «Clair de lune») à Henri DUPARC (1848-1933, «Soupir», «Extase»,… ) en passant par Ernest CHAUSSON (1855-1899) et Emmanuel CHABRIER (1841-1894, «Chanson pour Jeanne »).
Il s’agit d’une interprétation que certains qualifieraient de moderne, ni trop lyrique ni trop intimiste. Nathalie DESSAY dispose d’une technique vocale hors du commun qui lui permet d’aborder, avec aisance et élégance, toutes les nuances que requiert l’interprétation de ce répertoire tellement exigeant. Mais si la technique est toujours indispensable, elle reste toujours insuffisante pour, à elle seule, susciter l’essentiel, l’émotion… L’interprétation et la voix, parfois détimbrée ou trop «métallique», n’emportent assurément pas la conviction dans la mise en valeur de la musique et du texte de chacun de ces petits joyaux de la mélodie française.
Dès la première mélodie de Gabriel FAURE «Après un rêve», Nathalie DESSAY nous donne le ton. Si la voix reste claire, pure, capable de nuances acrobatiques et la diction parfaite, pourquoi avoir fait ce choix de mélanger les genres, en mixant en permanence les registres (interprétation et voix) du classique à ceux de la variété, ce qui est ici du pire effet? On préférera sans aucun doute le legato retrouvé dans «En sourdine», superbe mélodie de FAURE sur un poème de VERLAINE et on passera un très bon moment à l’écoute de «Colloque», mélodie de Francis POULENC sur un texte de Paul VALERY, qui permet en outre de retrouver la somptueuse voixde baryton de Laurent NAOURI dans une très belle interprétation.
Le cycle de POULENC «Les fiançailles pour rire» sur un texte de Louise VILMORIN constitue sans aucun doute le bon moment de cet enregistrement.
L’accompagnement de Philippe CASSARD est tout simplement remarquable et le Quatuor Ébène est parfait, donnant force et énergie à la «Chanson perpétuelle» de Ernest CHAUSSON.
Nathalie DESSAY a habitué son public à un tel niveau d’exigence qu’il s’agit ici, à n’en pas douter, d’une réelle déception.
Christophe Bernard
Publié le 25/11/2015 à 22:33, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.