Halle aux grains
> 14 novembre
De Venise à Saint‑Petersburg
Les grands interprètes
Photos par Decca/Uli Weber et DR
Après un hommage aux victimes des attentats de Paris et une minute de silence observée ensemble par les musiciens et le public, place est laissée à la musique. Les Barocchisti de Diego Fasolis font littéralement corps avec Cecilia Bartoli, en grande forme, qui propose une grande diversité d’airs entrecoupés de quelques pièces interprétées par le seul orchestre.
La diva a composé un programme, déjà connu par un CD, qui lui permet de montrer une fois de plus la grande diversité de son talent. Elle offre des airs d’une extraordinaire virtuosité, souvent conçus en leur temps pour des castrats. Elle a en particulier une maîtrise époustouflante de son souffle, digne des plus entraînés des plongeurs en apnée. Le public est sous le charme et dès le Gelosia, tu già rendi l’alma mia , tiré du Ottone in Villa de Vivaldi, la salle croule sous les applaudissements, qui saluent avec le même enthousiasme les airs dans lesquels Cecilia Bartoli fait monter l’émotion à son paroxysme, ainsi dans l’air de Ruggiero du Orlando furioso, au cours duquel elle dialogue littéralement avec la flûte de Jean-Marc Goujon, avec une douceur sublime.
Elle contribue largement à la remise à l’honneur de ce répertoire baroque, souvent considéré à tort comme très formel, alors qu’il aurait fallu attendre les romantiques pour une vraie expression des sentiments. La mezzo romaine donne la meilleure démonstration du contraire.
Elle est manifestement une «bête de scène», jouant de quelques accessoires, de mimiques que le public applaudit, ravi, gratifié de deux très beaux bis, y compris avec la Chapka et le manteau fourré blanc! Bref un magnifique récital, lumineux à souhait au moment où le manteau sombre de l’obscurantisme s’étend sur la France. Une toute petite réserve, c’est presque trop millimétré. Comme pour «Mission» ou le programme dédié aux castrats, on est face à une production où tout est sous contrôle. Cela crée une sorte d’écran léger avec la spontanéité de l’émotion.
Danielle Anex-Cabanis
La diva a composé un programme, déjà connu par un CD, qui lui permet de montrer une fois de plus la grande diversité de son talent. Elle offre des airs d’une extraordinaire virtuosité, souvent conçus en leur temps pour des castrats. Elle a en particulier une maîtrise époustouflante de son souffle, digne des plus entraînés des plongeurs en apnée. Le public est sous le charme et dès le Gelosia, tu già rendi l’alma mia , tiré du Ottone in Villa de Vivaldi, la salle croule sous les applaudissements, qui saluent avec le même enthousiasme les airs dans lesquels Cecilia Bartoli fait monter l’émotion à son paroxysme, ainsi dans l’air de Ruggiero du Orlando furioso, au cours duquel elle dialogue littéralement avec la flûte de Jean-Marc Goujon, avec une douceur sublime.
Elle contribue largement à la remise à l’honneur de ce répertoire baroque, souvent considéré à tort comme très formel, alors qu’il aurait fallu attendre les romantiques pour une vraie expression des sentiments. La mezzo romaine donne la meilleure démonstration du contraire.
Elle est manifestement une «bête de scène», jouant de quelques accessoires, de mimiques que le public applaudit, ravi, gratifié de deux très beaux bis, y compris avec la Chapka et le manteau fourré blanc! Bref un magnifique récital, lumineux à souhait au moment où le manteau sombre de l’obscurantisme s’étend sur la France. Une toute petite réserve, c’est presque trop millimétré. Comme pour «Mission» ou le programme dédié aux castrats, on est face à une production où tout est sous contrôle. Cela crée une sorte d’écran léger avec la spontanéité de l’émotion.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 21/11/2015 à 20:51, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.