Halle aux grains
> 30 octobre
Guerre et paix
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photos par Bernard Martinez et Yossi Zwecker
Lahav Shani, direction; Philippe Bianconi, piano.
Brillantissime jeune chef israëlien, Lahav Shani dirige la cinquième symphonie de Serge Prokofiev par cœur. Cette fresque épique de 1944 annonce la Victoire future.
Et ce soir, de la solennité de l’Andante initial, du motorique Allegro marcato, de la douce cantilène de l’Adagio, du festif Allegro giocoso final, Lahav Shani nous donne la traduction la plus fidèle, la plus idiomatique. Dirigeant son orchestre avec un mélange de douceur et de fermeté, il peint de teintes âpres et tranchées cette apothéose guerrière.
L’Orchestre National du Capitole de Toulouse répond comme un seul homme à ses invectives et se plie avec souplesse à cette lecture acérée. Cuivres rageurs, percussions martelantes, bois sardoniques et cordes fantasques semblent prêts à la bataille et garantissent le succès final.
Nettement plus anecdotique l’ouverture de Guerre et Paix du même auteur possède, ici aussi, les mêmes qualités.
A un tout autre univers appartient le concerto pour piano de Robert Schumann.
Là, Philippe Bianconi, trop rare pianiste français à l’élégance transcendante, habite d’un style épuré, cette œuvre inspirée. C’est en véritable peintre qu’il dessine de traits fins les paysages intimes de ce chant infini (comme de même il peindra la Romance en fa dièse majeur du même auteur qu’il donnera en bis) où le lyrisme le plus rageur le dispute à la poésie la plus élégiaque. Attentif et délicat, Lahav Shani lui offre l’écrin soyeux où ce beau chant ne peut que s’épanouir.
Jean-Félix Marquette
Brillantissime jeune chef israëlien, Lahav Shani dirige la cinquième symphonie de Serge Prokofiev par cœur. Cette fresque épique de 1944 annonce la Victoire future.
Et ce soir, de la solennité de l’Andante initial, du motorique Allegro marcato, de la douce cantilène de l’Adagio, du festif Allegro giocoso final, Lahav Shani nous donne la traduction la plus fidèle, la plus idiomatique. Dirigeant son orchestre avec un mélange de douceur et de fermeté, il peint de teintes âpres et tranchées cette apothéose guerrière.
L’Orchestre National du Capitole de Toulouse répond comme un seul homme à ses invectives et se plie avec souplesse à cette lecture acérée. Cuivres rageurs, percussions martelantes, bois sardoniques et cordes fantasques semblent prêts à la bataille et garantissent le succès final.
Nettement plus anecdotique l’ouverture de Guerre et Paix du même auteur possède, ici aussi, les mêmes qualités.
A un tout autre univers appartient le concerto pour piano de Robert Schumann.
Là, Philippe Bianconi, trop rare pianiste français à l’élégance transcendante, habite d’un style épuré, cette œuvre inspirée. C’est en véritable peintre qu’il dessine de traits fins les paysages intimes de ce chant infini (comme de même il peindra la Romance en fa dièse majeur du même auteur qu’il donnera en bis) où le lyrisme le plus rageur le dispute à la poésie la plus élégiaque. Attentif et délicat, Lahav Shani lui offre l’écrin soyeux où ce beau chant ne peut que s’épanouir.
Jean-Félix Marquette
Publié le 10/11/2015 à 22:52, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.