Carcassonne
> 7 juillet
Madame Butterfly
La Compagnie Opéra en plein air a offert un très bon spectacle au nombreux public du festival de Carcassonne. Christophe Malavoy signe une mise en scène très poétique dans un décor léger, avec des panneaux mobiles et des projections d’estampes. L’évocation du jardin avec ses arbres esquissés en LED, les lampions se balançant au gré du vent, les jeux de voiles, tout contribue à créer un ailleurs sans tomber dans l’exotisme de pacotille. L’acoustique du grand théâtre est bonne, même si l’on peut regretter la sonorisation des voix et de l’orchestre, qui n’échappe pas à quelques résonances. Si la troupe ne comporte pas les plus grands, on ne pouvait pour autant bouder son plaisir avec l’excellente Soojin Moon qui campe une Cio-Cio San pleine de délicatesse, tiraillée entre ses rêves et une réalité qui finalement la broie. Ai Wu incarne parfaitement Susuki et toutes deux ont une gestuelle très raffinée. Les petits rôles masculins, le consul Sharpless (M. Scoffoni), Goro (Pablo Vepilla) ou encore le Prince Yamadori (Philippe-Nicolas Martin) sont bien tenus. La déception vient en revanche de Pinkerton alias Carlos Fidalgo, qui pousse sa voix à la limite et en perd toute crédibilité. Le personnage n’a certes pas vocation à séduire sinon la malheureuse Cio-Cio San, mais là il manque de consistance, ce qui déséquilibre nécessairement la prestation globale par moments. Le spectateur le sait veule et lâche, mais il fait passer sa victime pour une oie blanche en étant si peu convaincant…
Malgré cette solide réserve, apparemment partagée par une partie importante du public, on n’a pas boudé son plaisir sous les étoiles.
Danielle Anex-Cabanis
Malgré cette solide réserve, apparemment partagée par une partie importante du public, on n’a pas boudé son plaisir sous les étoiles.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 17/07/2011 à 12:02, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.