Claude Delvincourt
Œuvre pour violon et piano, volume 1
Claude Delvincourt (1888-1954)
L’œuvre pour violon et piano, vol. 1
Eliot Lawson, violon
Diane Andersen, piano
CD 73‘25‘’
Azur Classical, Centre international
Albert Roussel et le Palazetto Bru Zane
Alors qu’il a dirigé successivement les conservatoires de Paris et Versailles, vécu les horreurs des tranchées puis fait face courageusement à l’occupant au cours de la seconde guerre, Claude Delvincourt est aujourd’hui largement oublié. On doit d’autant plus saluer les promoteurs de cette initiative de redécouverte qu’elle ne pouvait pas s’appuyer sur grand-chose, sinon la qualité du compositeur, qui s’avère être son meilleur ambassadeur, grâce aussi à des interprètes de grande qualité. Ils ont tous les deux à cœur de promouvoir la musique de chambre française des XIXème et XXème siècle. Ils ne cèdent jamais à la facilité et cisèlent littéralement le son tout en subtilité, sans sombrer dans le maniérisme.
Les «Danceries», dédiées à ses amis violonistes et datant de 1934, ouvrent le CD et font preuve d’une extraordinaire fantaisie qui n’est pas sans évoquer le cirque ou le music hall, thèmes qui ont séduit passablement de compositeurs pendant l’entre deux guerres. Pour certains critiques, on voit là une très nette filiation avec Chabrier. Suit la sonate pour piano et violon de 1922 qui traduit en musique l’horreur de la première guerre mondiale, notamment dans le premier mouvement en ré mineur (comme le Requiem de Mozart ou la jeune fille et la mort de Schubert), sans céder totalement à la mélancolie avec un second mouvement «vif et gai», puis un «Andante» plus nostalgique avant un «final», ironique et déchaîné à la Chostakovitch comme le souligne fort justement, Damien Top, le très actif président des Amis de Claude Delvincourt.
Les «Contemplations» de 1935 évoquent certaines mélodies traditionnelles soufi et ces pièces minuscules sont pleines de subtilité et de finesse. C’est la très longue sonate de 1907 qui clôt l’enregistrement. Cette sonate illustre bien la première manière du compositeur qui donne une place prépondérante au piano lequel fait alterner deux thèmes. Un Adagio lamentoso en do dièse mineur, après un Andante très mélodieux, clôt la sonate sur un mode poignant.
On attendra avec intérêt les prochains enregistrements annoncés par «l’Association des amis de Claude Delvincourt», en souhaitant y retrouver les mêmes interprètes, dont le jeu subtil et nuancé fait merveille.
Danielle Anex-Cabanis
L’œuvre pour violon et piano, vol. 1
Eliot Lawson, violon
Diane Andersen, piano
CD 73‘25‘’
Azur Classical, Centre international
Albert Roussel et le Palazetto Bru Zane
Alors qu’il a dirigé successivement les conservatoires de Paris et Versailles, vécu les horreurs des tranchées puis fait face courageusement à l’occupant au cours de la seconde guerre, Claude Delvincourt est aujourd’hui largement oublié. On doit d’autant plus saluer les promoteurs de cette initiative de redécouverte qu’elle ne pouvait pas s’appuyer sur grand-chose, sinon la qualité du compositeur, qui s’avère être son meilleur ambassadeur, grâce aussi à des interprètes de grande qualité. Ils ont tous les deux à cœur de promouvoir la musique de chambre française des XIXème et XXème siècle. Ils ne cèdent jamais à la facilité et cisèlent littéralement le son tout en subtilité, sans sombrer dans le maniérisme.
Les «Danceries», dédiées à ses amis violonistes et datant de 1934, ouvrent le CD et font preuve d’une extraordinaire fantaisie qui n’est pas sans évoquer le cirque ou le music hall, thèmes qui ont séduit passablement de compositeurs pendant l’entre deux guerres. Pour certains critiques, on voit là une très nette filiation avec Chabrier. Suit la sonate pour piano et violon de 1922 qui traduit en musique l’horreur de la première guerre mondiale, notamment dans le premier mouvement en ré mineur (comme le Requiem de Mozart ou la jeune fille et la mort de Schubert), sans céder totalement à la mélancolie avec un second mouvement «vif et gai», puis un «Andante» plus nostalgique avant un «final», ironique et déchaîné à la Chostakovitch comme le souligne fort justement, Damien Top, le très actif président des Amis de Claude Delvincourt.
Les «Contemplations» de 1935 évoquent certaines mélodies traditionnelles soufi et ces pièces minuscules sont pleines de subtilité et de finesse. C’est la très longue sonate de 1907 qui clôt l’enregistrement. Cette sonate illustre bien la première manière du compositeur qui donne une place prépondérante au piano lequel fait alterner deux thèmes. Un Adagio lamentoso en do dièse mineur, après un Andante très mélodieux, clôt la sonate sur un mode poignant.
On attendra avec intérêt les prochains enregistrements annoncés par «l’Association des amis de Claude Delvincourt», en souhaitant y retrouver les mêmes interprètes, dont le jeu subtil et nuancé fait merveille.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 01/02/2015 à 20:12, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.