Halle aux grains
> 8 janvier

Schumann et Liszt, deux visages du romantisme

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photos Marc Ribes et Andy Buchanan
Nicholas Angelich, piano
Thomas Søndergard, direction

L’opéra de Robert Schumann Genoveva est rarement representé. Son ouverture, aussi belle qu’héroïque, gagnerait, elle, à retentir plus souvent sur nos scènes. Thomas Søndergard, toujours trés attendu à la Halle aux Grains, en donne une lecture particulièrement expressive, exaltant cette flamme romantique qui se consume presque toujours dans la musique de Schumann. Tourmentes et triomphe se succèdent et deviennent, sous cette baguette inspirée, une brillante célébration du Romantisme.
La deuxième symphonie du même auteur qui évolue d’une ombre presque menaçante vers une lumière bienveillante, est, elle aussi, particulièrement réussie par Thomas Søndergard et l’Orchestre National du Capitole de Toulouse. L’engagement des musiciens est sans réserve et Ils imposent cette musique comme un torrent déchaîné dévalant à travers de sombres forêts.
Entre ces deux œuvres, Nicholas Angelich, qui remplaçait Alice Sara Ott au pied levé, dessina un deuxième concerto pour piano de Franz Liszt en demi-teintes. Impliqué mais étrangement atone jusque dans les bis qu’il donna ensuite, il laisse sourdre, cependant, une douce poésie diaphane. L’accompagnement de Thomas Søndergard s’éloigne de tout pompiérisme et reste sobrement lyrique mais ne rachète pas tout à fait cette vision un peu terne. C’est Schumann plus que Liszt qui nous fit frissonner ce soir.


Jean-Félix Marquette
Publié le 18/01/2015 à 16:33, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.