Saint-Pierre des Cuisines
> 12 septembre
Jolies dames pour de la belle musique
Chopin, Offenbach, Brahms, Gounod, Granados. Photos du Domaine Public/Wikipedia
À l’initiative de Zonta international de Toulouse, un très beau concert a réuni un public nombreux dans l’auditorium Saint-Pierre, afin de soutenir des associations d’aide aux femmes et enfants en difficulté de villages indiens.
Le programme se composait de pièces pour piano interprétées par Vanessa Gardebien, qui se partage entre les concerts et l’enseignement, et des pièces pour soprano colorature, proposées par Audrey Marchal que l’on connaît bien dans la région, accompagnée au piano par Edwige Geoffroy, qui combine elle aussi enseignement et concerts. Vanessa Gardebien ouvre le concert avec la troisième ballade et le treizième nocturne de Chopin. C’est une interprétation sage, mesurée, loin des grands élans romantiques à la Rubinstein ou Samson François, sans tomber dans une version très intériorisée comme nous en propose ou inflige selon ses goûts Gregory Sokolov. L’auditeur est charmé, mais pas plus. Elle poursuit avec une œuvre peu connue, «Mazurkas» du compositeur mexicain Poncé, qu’elle a découvert récemment. La pièce est gracieuse, l’interprétation aussi, ce qui lui vaut des applaudissements nourris. Audrey Marchal et Edwige Geoffroy prennent le relais. Le thème des différents airs interprétés, c’est l’amour et ses différentes facettes et/ou étapes qu’Audrey présente avant de les interpréter. Tiré d’Alcina de Haendel, c’est d’abord «Tornami a vagheggiar», cette déclaration d’amour sans ambiguïté, un peu ridicule dans l’opéra puisqu’elle s’adresse à une femme déguisée en homme. Suit le superbe «Amor» de Johann Strauss sur le très beau poème de Brentano, précédant les délicieuses «Fiançailles pour rire» de Francis Poulenc et le facétieux entre rires et larmes «Je t’aime» d’Isabelle Aboulker. On est passé à la jalousie! Le parcours initiatique continue avec le bel air de Mozart «Vorrei spiegarvi, oh Dio» qui exprime la douleur de l’amour profondément ressenti mais impossible pour de bonnes ou mauvaises raisons! «Les oiseaux dans la charmille», cet air acrobatique d’Olympia, la poupée mécanique des «Contes d’Hoffmann» de Jacques Offenbach clot le programme prévu. Le public ne l’entend pas de cette oreille et par ses applaudissements incite les deux artistes à poursuivre, ce qui lui vaut «La valse de Juliette» tirée de «Roméo et Juliette» de Gounod et pour finir l’amour mutant en haine, avec l’air de la reine de la nuit de «La flûte enchantée» de Mozart.
Audrey offre une prestation de très grande qualité, montrant différents aspects de son talent, en particulier sa capacité à parcourir le temps et les genres avec une aisance exceptionnelle. Son phrasé italien et français est excellent, elle pourra peut-être améliorer sa prononciation de l’allemand. Le beau texte de Brentano aurait être plus intelligible! Sa voix fait merveille et on la voit interpréter Olympia sur scène! S’iL faut une réserve, elle concernera l’air de la reine de la nuit. Si les vocalises sont excellentes, l’air lui-même manque peut-être de profondeur. Au terme d’une telle performance, une légère fatigue de la voix en est peut-être l’explication. On pense à Dana Damrau enregistrant un très beau CD d’airs de haute voltige, il y a cinq ou six ans, expliquant que la même prestation en concert, sans plage de repos, était une prouesse
Vanessa Gardebien clôt le concert avec les deux rhapsodies de Brahms, puis en bis la première des pièces de piano de Granados, inspirées par des chants espagnols. Elle y est très à l’aise, ce qui lui vaut les applaudissement du public.
Une très belle soirée, qui forge la conviction que ces jeunes artistes méritent une reconnaissance plus large, Audrey en particulier a progressé de manière remarquable au fil de ces toutes dernières années et elle a vraiment trouvé sa voix et son répertoire, donc sa voie!
Danielle Anex-Cabanis
Le programme se composait de pièces pour piano interprétées par Vanessa Gardebien, qui se partage entre les concerts et l’enseignement, et des pièces pour soprano colorature, proposées par Audrey Marchal que l’on connaît bien dans la région, accompagnée au piano par Edwige Geoffroy, qui combine elle aussi enseignement et concerts. Vanessa Gardebien ouvre le concert avec la troisième ballade et le treizième nocturne de Chopin. C’est une interprétation sage, mesurée, loin des grands élans romantiques à la Rubinstein ou Samson François, sans tomber dans une version très intériorisée comme nous en propose ou inflige selon ses goûts Gregory Sokolov. L’auditeur est charmé, mais pas plus. Elle poursuit avec une œuvre peu connue, «Mazurkas» du compositeur mexicain Poncé, qu’elle a découvert récemment. La pièce est gracieuse, l’interprétation aussi, ce qui lui vaut des applaudissements nourris. Audrey Marchal et Edwige Geoffroy prennent le relais. Le thème des différents airs interprétés, c’est l’amour et ses différentes facettes et/ou étapes qu’Audrey présente avant de les interpréter. Tiré d’Alcina de Haendel, c’est d’abord «Tornami a vagheggiar», cette déclaration d’amour sans ambiguïté, un peu ridicule dans l’opéra puisqu’elle s’adresse à une femme déguisée en homme. Suit le superbe «Amor» de Johann Strauss sur le très beau poème de Brentano, précédant les délicieuses «Fiançailles pour rire» de Francis Poulenc et le facétieux entre rires et larmes «Je t’aime» d’Isabelle Aboulker. On est passé à la jalousie! Le parcours initiatique continue avec le bel air de Mozart «Vorrei spiegarvi, oh Dio» qui exprime la douleur de l’amour profondément ressenti mais impossible pour de bonnes ou mauvaises raisons! «Les oiseaux dans la charmille», cet air acrobatique d’Olympia, la poupée mécanique des «Contes d’Hoffmann» de Jacques Offenbach clot le programme prévu. Le public ne l’entend pas de cette oreille et par ses applaudissements incite les deux artistes à poursuivre, ce qui lui vaut «La valse de Juliette» tirée de «Roméo et Juliette» de Gounod et pour finir l’amour mutant en haine, avec l’air de la reine de la nuit de «La flûte enchantée» de Mozart.
Audrey offre une prestation de très grande qualité, montrant différents aspects de son talent, en particulier sa capacité à parcourir le temps et les genres avec une aisance exceptionnelle. Son phrasé italien et français est excellent, elle pourra peut-être améliorer sa prononciation de l’allemand. Le beau texte de Brentano aurait être plus intelligible! Sa voix fait merveille et on la voit interpréter Olympia sur scène! S’iL faut une réserve, elle concernera l’air de la reine de la nuit. Si les vocalises sont excellentes, l’air lui-même manque peut-être de profondeur. Au terme d’une telle performance, une légère fatigue de la voix en est peut-être l’explication. On pense à Dana Damrau enregistrant un très beau CD d’airs de haute voltige, il y a cinq ou six ans, expliquant que la même prestation en concert, sans plage de repos, était une prouesse
Vanessa Gardebien clôt le concert avec les deux rhapsodies de Brahms, puis en bis la première des pièces de piano de Granados, inspirées par des chants espagnols. Elle y est très à l’aise, ce qui lui vaut les applaudissement du public.
Une très belle soirée, qui forge la conviction que ces jeunes artistes méritent une reconnaissance plus large, Audrey en particulier a progressé de manière remarquable au fil de ces toutes dernières années et elle a vraiment trouvé sa voix et son répertoire, donc sa voie!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 22/09/2014 à 22:57, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.