Halle aux grains
> 4 juin
Lamentations
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photo 1 par Ruth Crafer, photo 2 par Patrice Nin
Tugan Sokhiev, direction
Narek Hakhnazaryan, violoncelle
Les Variations sur un thème Rococo de Piotr Ilitch Tchaïkovski sont un morceau de bravoure du répertoire des violoncellistes, la virtuosité intrinsèque qu’elles demandent ne peuvent que tenter les interprètes qui veulent démontrer leur savoir faire. Narek Hakhnazaryan, jeune violoncelliste arménien titulaire de la Médaille d’or et du Premier Prix de Violoncelle du XIVe Concours International Tchaïkovski, les survolent avec un aplomb spectaculaire. Sa virtuosité, sa musicalité, son implication dénotent un tempérament artistique en diable. Son chant aussi profond que poétique caractérise chaque variation avec un lyrisme rare. L’accompagnement de Tugan Sokhiev et de son orchestre sans reproche (à l’image de la flûte de Sandrine Tilly) exaltent cette lecture ardente. Follement applaudi, ce soliste plus que prometteur se lance alors dans une pièce du compositeur et violoncelliste italien contemporain Giovanni Sollima baptisée Lamentatio où chant monodique et mélismes balkaniques se mèlent dans une lamentation archaïque à la profondeur quasi insondable et à la beauté brute. Après sa prestation qui laisse son public sans voix il attaque alors une sarabande tirée d’une des suites de Bach où il est là à peine moins convaincant.
La sixième symphonie de Tchaïkovski mérite bien son surnom de Pathétique. Tugan Sokhiev en a une vision survoltée, ménageant des effets saisissants, soulignant les déflagrations passionnelles qui la parcourent, accentuant les contrastes sans se répandre dans un sentimentalisme sirupeux. Les couleurs vives et tranchées de son orchestre contribuent à cette vision romantique slavissime. De même, la suite tirée de l’opéra Katerina Ismaïlova de Dimitri Chostakovitch, composée des entractes séparant certaines scènes, donnée en ouverture du concert, garde sous cette baguette experte tout le sel des tensions dramatiques et toute la finesse des rapports psychologiques qui se nouent dans cette fresque sociale. Du grand art!
Jean-Félix Marquette
Narek Hakhnazaryan, violoncelle
Les Variations sur un thème Rococo de Piotr Ilitch Tchaïkovski sont un morceau de bravoure du répertoire des violoncellistes, la virtuosité intrinsèque qu’elles demandent ne peuvent que tenter les interprètes qui veulent démontrer leur savoir faire. Narek Hakhnazaryan, jeune violoncelliste arménien titulaire de la Médaille d’or et du Premier Prix de Violoncelle du XIVe Concours International Tchaïkovski, les survolent avec un aplomb spectaculaire. Sa virtuosité, sa musicalité, son implication dénotent un tempérament artistique en diable. Son chant aussi profond que poétique caractérise chaque variation avec un lyrisme rare. L’accompagnement de Tugan Sokhiev et de son orchestre sans reproche (à l’image de la flûte de Sandrine Tilly) exaltent cette lecture ardente. Follement applaudi, ce soliste plus que prometteur se lance alors dans une pièce du compositeur et violoncelliste italien contemporain Giovanni Sollima baptisée Lamentatio où chant monodique et mélismes balkaniques se mèlent dans une lamentation archaïque à la profondeur quasi insondable et à la beauté brute. Après sa prestation qui laisse son public sans voix il attaque alors une sarabande tirée d’une des suites de Bach où il est là à peine moins convaincant.
La sixième symphonie de Tchaïkovski mérite bien son surnom de Pathétique. Tugan Sokhiev en a une vision survoltée, ménageant des effets saisissants, soulignant les déflagrations passionnelles qui la parcourent, accentuant les contrastes sans se répandre dans un sentimentalisme sirupeux. Les couleurs vives et tranchées de son orchestre contribuent à cette vision romantique slavissime. De même, la suite tirée de l’opéra Katerina Ismaïlova de Dimitri Chostakovitch, composée des entractes séparant certaines scènes, donnée en ouverture du concert, garde sous cette baguette experte tout le sel des tensions dramatiques et toute la finesse des rapports psychologiques qui se nouent dans cette fresque sociale. Du grand art!
Jean-Félix Marquette
Publié le 11/06/2014 à 23:07, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.