Halle aux grains
> 26 mai
Un somptueux concert
Grigory Sokolov
Crédit photo DR
Rare, secret à force d’être discret, Grigori Sokolov arrive avec une première partie dédiée à un programme annuel, préparé avec minutie, parfaitement contrôlé pour ne pas dire millimétré. Cette année, il offre en première partie la Sonate n°3 en si mineur, opus 58, de Chopin, composée en 1844 alors que le compositeur est au sommet de son art, combinant avec subtilité des genres différents dans une construction raffinée et sensible que le pianiste russe restitue à la perfection, sans débordement. Beaucoup de musicologues considèrent que le mode de composition de Chopin, ciselant littéralement chaque mesure, aboutit à une musique finalement éloignée de certains débordements romantiques fréquents à son époque.
La seconde partie du concert est dédiée à 10 Mazurkas des opus 30, 50 et 68. Evoquant tout en la sublimant la musique folklorique, ces œuvres courtes sont interprétées avec sensibilité, chacune avec sa propre couleur. Mais, toujours imperturbable, sans un sourire, ni un geste un tant soit peu détendu, après de nombreux rappels, Sokolov, comme il le fait souvent, se lance dans une étourdissante troisième mi-temps avec entre autres 3 des Impromptus de Schubert. C’est un moment de pure grâce et le courant passe. Le public est subjugué et ne boude pas son plaisir, applaudissant à tout rompre le pianiste, dont on peut se demander d’ailleurs s’il joue pour les spectateurs ou pour lui, tant il semble dans sa bulle. Mais après tout, quelle importance!
Danielle Anex-Cabanis
La seconde partie du concert est dédiée à 10 Mazurkas des opus 30, 50 et 68. Evoquant tout en la sublimant la musique folklorique, ces œuvres courtes sont interprétées avec sensibilité, chacune avec sa propre couleur. Mais, toujours imperturbable, sans un sourire, ni un geste un tant soit peu détendu, après de nombreux rappels, Sokolov, comme il le fait souvent, se lance dans une étourdissante troisième mi-temps avec entre autres 3 des Impromptus de Schubert. C’est un moment de pure grâce et le courant passe. Le public est subjugué et ne boude pas son plaisir, applaudissant à tout rompre le pianiste, dont on peut se demander d’ailleurs s’il joue pour les spectateurs ou pour lui, tant il semble dans sa bulle. Mais après tout, quelle importance!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 30/05/2014 à 07:44, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.