Université de Toulouse I Capitole
> 28 avril
Stephane Degout
Théâtre du Capitole
Photo par Julien Benhamou
Accompagné du talentueux Simon Lepper au piano, un virtuose tout en nuances et subtilités, Stéphane Degout propose un récital très éclectique allant de Schubert à Kurt Weill en passant par Schumann, Liszt, Carl Löwe, Hugo Wolf, repris pour un bis, Fauré et Poulenc (en second bis). À part Weill inspiré par son auteur fétiche, Bertold Brecht, les autres compositeurs allemands ou sujets de l’empereur d’Autriche ont trouvé leurs sources chez les poètes romantiques allemands, von Collin, Herder, Heine ou Lenau et Morike. Fauré met en musique des textes de poètes bien oubliés comme Armand Sylvestre ou Jean de La Ville de Mirmont, tandis que Liszt d’abord compositeur de Lenau recourt à trois sonnets de Pétrarque.
Tenir un tel programme est sans aucun doute une gageure et Stephane Degout réussit pleinement à gagner ce qui peut sembler un pari. Avec une diction parfaite en allemand, en français et en italien, Stéphane Degout se rit des difficultés et avec une voix maîtrisée, il donne l’illusion de la facilité, alors qu’il n’a pas craint d’affronter des morceaux de bravoure comme Le Nain, Der Zwerg, mis en musique par Schubert, complexe, requérant une technique parfaite ou les Sonnets de Pétrarque tels que les a vus Franz Liszt.
Il offre une lecture des œuvres très sensible et sa voix exprime tour à tour l’angoisse, la peine, la haine ou encore la mélancolie. Une mention particulière, s’il faut à tout prix marquer une préférence, pour le Belsatzar de Heine avec une musique de Schumann. La tension est palpable, l’émotion atteint des sommets pour se transformer en tragédie avec la mort du roi. C’est une sorte de «Chronique d’une mort annoncée» version outre Rhin, mais tout aussi intense que celle de Gabriel Garcia Marquez.
Le temps passe trop vite et le public, pas assez nombreux pour une soirée d’une telle qualité, réserve des applaudissements chaleureux aux deux artistes. Ils donnent en bis un air de Hugo Wolf «Lässt mich… » et le charmant «je veux fumer une cigarette» d’Apollinaire, mis en musique par Francis Poulenc .
Pour le public qui répond à l’invitation de Marcel Marty et de Contre-Ut, cette belle soirée se poursuit par une conférence fascinante du baryton dans les locaux de l’université: Stéphane Degout explique son goût pour les mélodies françaises, qu’il a d’ailleurs enregistrées. Il dit aimer chanter en allemand, ce que l’on percevait au demeurant fort bien lors de son récital. Il répond à de nombreuses questions sur ses relations avec les metteurs en scène et il évoque avec une sorte de tendresse pleine de respect Patrick Chéreau ou Olivier Py et bien d’autres encore. Il raconte La Monnaie de Bruxelles où il chante régulièrement ou le célèbre An der Wien à Vienne. Il dédicace enfin CD et DVD et part souriant afin de rejoindre Bordeaux pour un nouveau récital. Bref une heureuse prolongation!
Danielle Anex-Cabanis
Tenir un tel programme est sans aucun doute une gageure et Stephane Degout réussit pleinement à gagner ce qui peut sembler un pari. Avec une diction parfaite en allemand, en français et en italien, Stéphane Degout se rit des difficultés et avec une voix maîtrisée, il donne l’illusion de la facilité, alors qu’il n’a pas craint d’affronter des morceaux de bravoure comme Le Nain, Der Zwerg, mis en musique par Schubert, complexe, requérant une technique parfaite ou les Sonnets de Pétrarque tels que les a vus Franz Liszt.
Il offre une lecture des œuvres très sensible et sa voix exprime tour à tour l’angoisse, la peine, la haine ou encore la mélancolie. Une mention particulière, s’il faut à tout prix marquer une préférence, pour le Belsatzar de Heine avec une musique de Schumann. La tension est palpable, l’émotion atteint des sommets pour se transformer en tragédie avec la mort du roi. C’est une sorte de «Chronique d’une mort annoncée» version outre Rhin, mais tout aussi intense que celle de Gabriel Garcia Marquez.
Le temps passe trop vite et le public, pas assez nombreux pour une soirée d’une telle qualité, réserve des applaudissements chaleureux aux deux artistes. Ils donnent en bis un air de Hugo Wolf «Lässt mich… » et le charmant «je veux fumer une cigarette» d’Apollinaire, mis en musique par Francis Poulenc .
Pour le public qui répond à l’invitation de Marcel Marty et de Contre-Ut, cette belle soirée se poursuit par une conférence fascinante du baryton dans les locaux de l’université: Stéphane Degout explique son goût pour les mélodies françaises, qu’il a d’ailleurs enregistrées. Il dit aimer chanter en allemand, ce que l’on percevait au demeurant fort bien lors de son récital. Il répond à de nombreuses questions sur ses relations avec les metteurs en scène et il évoque avec une sorte de tendresse pleine de respect Patrick Chéreau ou Olivier Py et bien d’autres encore. Il raconte La Monnaie de Bruxelles où il chante régulièrement ou le célèbre An der Wien à Vienne. Il dédicace enfin CD et DVD et part souriant afin de rejoindre Bordeaux pour un nouveau récital. Bref une heureuse prolongation!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 30/04/2014 à 13:50, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.