Halle aux grains
> 19 avril
Riffs, arpèges et brumes
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photos par Sussie Ahlburg et par Kevin-Lowery
Junanjo Mena, direction
Marie-Pierre Langlamet, Harpe
La Création du Monde de Darius Milhaud est un ballet de 1923 dont l’argument se base sur une légende cosmogonique africaine compilée par Blaise Cendrars. Par contre, sa musique rappelle le jazz et le folklore brésilien dont le compositeur était un fervent adepte. Piano, vents (dont un saxophone alto quasi concertant) et percussion abondante prédominent et donnent un visage fort attractif à cette célébration primitive de la vie. Très enjouée, mais précise et acérée, la direction de Junanjo Mena en délivre toute la sève séminale, d’autant que l’Orchestre National du Capitole de Toulouse s’y déchaîne littéralement.
Le concerto pour harpe de l’argentin Alberto Ginastera date de 1956 et demeure l’un des plus beaux du XXè siècle. Popularisé par le grand virtuose Nikanor Zabaleta, il alterne rythmes implacables et plages méditatives à l’atmosphère ravélienne. Marie-Pierre Langlamet s’y montre redoutablement efficace et survole avec assurance l’écriture pointue mais idiomatique de sa partie soliste. L’orchestre, où là encore les percussions sont à la fête et bénéficiant de la baguette empressée de Junanjo Mena, lui donne une réplique plus qu’attentive.
D’un tout autre climat, la troisième symphonie de Johannes Brahms qui s’extrait des brumes nordiques pour atteindre une douce lumière méridionale, affiche ce soir une densité rythmique et une tension physique qui en accentuent l’urgence dramatique et la fascination poétique qu’elle exerce. Junanjo Mena, n’oublie pas de faire chanter son orchestre d’un soir mais affirme rigueur et élégance pour en éclairer tous les contrastes, toutes les subtilités. Cet univers si particulier révèle ainsi son visage le plus secret.
Jean-Félix Marquette
Marie-Pierre Langlamet, Harpe
La Création du Monde de Darius Milhaud est un ballet de 1923 dont l’argument se base sur une légende cosmogonique africaine compilée par Blaise Cendrars. Par contre, sa musique rappelle le jazz et le folklore brésilien dont le compositeur était un fervent adepte. Piano, vents (dont un saxophone alto quasi concertant) et percussion abondante prédominent et donnent un visage fort attractif à cette célébration primitive de la vie. Très enjouée, mais précise et acérée, la direction de Junanjo Mena en délivre toute la sève séminale, d’autant que l’Orchestre National du Capitole de Toulouse s’y déchaîne littéralement.
Le concerto pour harpe de l’argentin Alberto Ginastera date de 1956 et demeure l’un des plus beaux du XXè siècle. Popularisé par le grand virtuose Nikanor Zabaleta, il alterne rythmes implacables et plages méditatives à l’atmosphère ravélienne. Marie-Pierre Langlamet s’y montre redoutablement efficace et survole avec assurance l’écriture pointue mais idiomatique de sa partie soliste. L’orchestre, où là encore les percussions sont à la fête et bénéficiant de la baguette empressée de Junanjo Mena, lui donne une réplique plus qu’attentive.
D’un tout autre climat, la troisième symphonie de Johannes Brahms qui s’extrait des brumes nordiques pour atteindre une douce lumière méridionale, affiche ce soir une densité rythmique et une tension physique qui en accentuent l’urgence dramatique et la fascination poétique qu’elle exerce. Junanjo Mena, n’oublie pas de faire chanter son orchestre d’un soir mais affirme rigueur et élégance pour en éclairer tous les contrastes, toutes les subtilités. Cet univers si particulier révèle ainsi son visage le plus secret.
Jean-Félix Marquette
Publié le 24/04/2014 à 14:24, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.