Halle aux grains
> 1er avril
Ironie et désespoir
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Joseph Swensen, direction
Joseph Swensen est depuis quelques saisons à la Halle aux Grains le maître d’œuvre d’un cycle mahlérien trés remarqué. Ce soir-là le public toulousain se presse pour recevoir les mannes célestes de la neuvième symphonie.
L’Andante Comodo, entre tendresse nostalgique et renoncement desespéré, entre songe nocturne et célébration macabre, prend le temps de respirer, d’étaler visions poignantes de l’au-delà et douceurs de la vie terrestre; l’orchestre en grande forme (saluons une fois de plus l’excellence du cor sol) déclame un poème aux parfums de tragédie transcendée.
Le deuxième mouvement, Im tempo eines gemächlichen Ländlers, retrouve une atmosphère champêtre où chaque pupitre semble s’ébattre dans une folle sarabande parfaitement maîtrisée par ce chef talentueux.
Dans le troisième mouvement, Rondo-Burleske, la tension se relâche brusquement. Ici, Joseph Swensen lâche trop la bride à son orchestre qui confond trop souvent brutalité et vivacité, cruauté et ironie, orgie polyphonique et danse macabre. La puissance sonore s’y révèle presque vaine.
Chef et orchestre se rattrapent dans l’Adagio final. Là enfin, à la fluidité de la direction répond une vision sereine où la délicatesse de la trame architecturale dessine un vaisseau aérien qui s’échappe lentement de cette terre de douleurs.
Cette vision qui imprègne durablement la Halle aux Grains marque l’auditoire particulièrement recueilli qui ne se libère que par des vivats enthousiastes.
Jean-Félix Marquette
Joseph Swensen est depuis quelques saisons à la Halle aux Grains le maître d’œuvre d’un cycle mahlérien trés remarqué. Ce soir-là le public toulousain se presse pour recevoir les mannes célestes de la neuvième symphonie.
L’Andante Comodo, entre tendresse nostalgique et renoncement desespéré, entre songe nocturne et célébration macabre, prend le temps de respirer, d’étaler visions poignantes de l’au-delà et douceurs de la vie terrestre; l’orchestre en grande forme (saluons une fois de plus l’excellence du cor sol) déclame un poème aux parfums de tragédie transcendée.
Le deuxième mouvement, Im tempo eines gemächlichen Ländlers, retrouve une atmosphère champêtre où chaque pupitre semble s’ébattre dans une folle sarabande parfaitement maîtrisée par ce chef talentueux.
Dans le troisième mouvement, Rondo-Burleske, la tension se relâche brusquement. Ici, Joseph Swensen lâche trop la bride à son orchestre qui confond trop souvent brutalité et vivacité, cruauté et ironie, orgie polyphonique et danse macabre. La puissance sonore s’y révèle presque vaine.
Chef et orchestre se rattrapent dans l’Adagio final. Là enfin, à la fluidité de la direction répond une vision sereine où la délicatesse de la trame architecturale dessine un vaisseau aérien qui s’échappe lentement de cette terre de douleurs.
Cette vision qui imprègne durablement la Halle aux Grains marque l’auditoire particulièrement recueilli qui ne se libère que par des vivats enthousiastes.
Jean-Félix Marquette
Publié le 08/04/2011 à 09:18, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.