Les Contes d’Hoffmann
Jacques Offenbach
Coproduction du Gran teatre del Liceu, du San Francicso Opera et de l’Opéra national de Lyon, filmée les 20 et 23 février 2013
Orchestre et chœur del Liceu, direction Stéphane Denève, mise en scène Laurent Pelly
Enregistrés au Gran Teatre del Liceu de Barcelone, les Contes sont dirigés par Stéphane Denève à la tête de l’orchestre symphonique et des chœurs du théâtre. Laurent Pelly signe une mise en scène, plutôt minimaliste quant au décor, évocateur certes, mais pleine d’imagination dans la gestuelle pleine de fantaisie. D’excellents interprètes sont au rendez-vous: pour commencer Michael Spyres est un Hoffmann à la fois drôle et émouvant dans sa quête de femme parfaite, donc inaccessible, donc lui permettant finalement de ne pas faire vraiment de choix, ce qui lui convient finalement peut-être mieux, ce que ses copains lui laissent entendre mezzo voce dès la première scène au café. Michèle Losier est une délicieuse Niklausse alias La Muse qui accompagne avec talent le déroulement de l’action, à la fois récitant et acteur de ce scénario somme toute cruel derrière les pantomimes et les rires. Kathleen Kim incarne avec drôlerie Olympia précédant une Antonia étourdissante interprétée par Natalie Dessay en grande forme vocale. Son duo avec Hoffmann est bouleversant. La mort n’est pas loin, pourtant le chant d’amour est plein d’espoir et l’expressivité dont est capable Natalie Dessay n’est jamais prise en défaut. On peut toutefois regretter son costume gris passe-muraille, d’autant que cela ne s’impose pas. Le Staatsoper de Munich dans sa nouvelle production de mai 2013 n’avait pas hésité à faire le choix d’une robe blanche, poétique et juvénile, à mon sens plus porteuse de la douceur douloureuse du personnage, interdit de chant en raison de sa santé fragile. Le duo de Hoffmann avec le Docteur Miracle est lui aussi splendide dans un face à face tragique et désespéré.
Giuletta est magnifiquement portée par Tatiana Pavlovskaya. Au masculin, soulignons les belles performances de Laurent Naouri, qui est Lindorf, Coppélius, le Docteur Miraccle et Dapertutto, incarnés successivement avec subtilité, et de Francisco Vas très convaincant en Cochenille, Frantz et Pitichinaccio. Une mention particulière pour les plus petits rôles, Salomé Haller en voix de la mère, Susana Cordon en Stella, Manuel Esteve Madrid en Spalanzani, Isaac Galan en Schlémil et Hermann, Alex Sanmarti en Luther et enfin Carlos Chausson en Crespel et Ainam Hernandez en Nathanaël.
La production est très homogène et l’enregistrement live n’est sans doute pas étranger à la qualité d’émotion de toute la prestation.
Danielle Anex-Cabanis
2 DVD Erato
Orchestre et chœur del Liceu, direction Stéphane Denève, mise en scène Laurent Pelly
Enregistrés au Gran Teatre del Liceu de Barcelone, les Contes sont dirigés par Stéphane Denève à la tête de l’orchestre symphonique et des chœurs du théâtre. Laurent Pelly signe une mise en scène, plutôt minimaliste quant au décor, évocateur certes, mais pleine d’imagination dans la gestuelle pleine de fantaisie. D’excellents interprètes sont au rendez-vous: pour commencer Michael Spyres est un Hoffmann à la fois drôle et émouvant dans sa quête de femme parfaite, donc inaccessible, donc lui permettant finalement de ne pas faire vraiment de choix, ce qui lui convient finalement peut-être mieux, ce que ses copains lui laissent entendre mezzo voce dès la première scène au café. Michèle Losier est une délicieuse Niklausse alias La Muse qui accompagne avec talent le déroulement de l’action, à la fois récitant et acteur de ce scénario somme toute cruel derrière les pantomimes et les rires. Kathleen Kim incarne avec drôlerie Olympia précédant une Antonia étourdissante interprétée par Natalie Dessay en grande forme vocale. Son duo avec Hoffmann est bouleversant. La mort n’est pas loin, pourtant le chant d’amour est plein d’espoir et l’expressivité dont est capable Natalie Dessay n’est jamais prise en défaut. On peut toutefois regretter son costume gris passe-muraille, d’autant que cela ne s’impose pas. Le Staatsoper de Munich dans sa nouvelle production de mai 2013 n’avait pas hésité à faire le choix d’une robe blanche, poétique et juvénile, à mon sens plus porteuse de la douceur douloureuse du personnage, interdit de chant en raison de sa santé fragile. Le duo de Hoffmann avec le Docteur Miracle est lui aussi splendide dans un face à face tragique et désespéré.
Giuletta est magnifiquement portée par Tatiana Pavlovskaya. Au masculin, soulignons les belles performances de Laurent Naouri, qui est Lindorf, Coppélius, le Docteur Miraccle et Dapertutto, incarnés successivement avec subtilité, et de Francisco Vas très convaincant en Cochenille, Frantz et Pitichinaccio. Une mention particulière pour les plus petits rôles, Salomé Haller en voix de la mère, Susana Cordon en Stella, Manuel Esteve Madrid en Spalanzani, Isaac Galan en Schlémil et Hermann, Alex Sanmarti en Luther et enfin Carlos Chausson en Crespel et Ainam Hernandez en Nathanaël.
La production est très homogène et l’enregistrement live n’est sans doute pas étranger à la qualité d’émotion de toute la prestation.
Danielle Anex-Cabanis
2 DVD Erato
Publié le 04/02/2014 à 14:28, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.