Songs

Benjamin Britten
Ian Bostridge, ténor
Sir Antonio Pappano, piano
Xuefei Yang, guitare (pour les Songs from the Chinese)

Britten souhaitait officiellement prendre ses distances avec la mélodie anglaise et romantique et se retrouver en lien direct avec Purcell. En réalité, il transcende et le temps et l’espace, car s’il part de poèmes, au demeurant superbes de Thomas Hardy, il n’hésite pas à écrire sur des textes de Michel-Ange, inspirés par son amant, Tommaso dei Cavalieri, ou de Hölderlin, ou encore les chants dits des Chinois, et à chacun il apporte son génie propre. Beaucoup de ces «Songs» ont été composés pour son compagnon Peter Pears, dont la voix retrouve quelque écho dans celle de l’excellent ténor Ian Bostridge, subtil, nuancé. L’harmonie est très réussie entre les instrumentistes et le ténor dans une atmosphère intimiste non exempte pour autant de passion, notamment dans l’expression de sentiments très profonds et forts.
Britten a vraiment renouvelé la mélodie anglaise, mais en même temps il se situe largement dans l’universel, dépassant les genres, tant au regard de la langue que de la ligne mélodique.
Dans la mesure où la majorité de ses compositions ont un ou une destinataire précis, il a tenu compte des qualités de cette voix, ce qui peut être vécu comme pesant par les chanteurs ultérieurs, car ce sont en quelque sorte des ombres portées encore présentes dans les mémoires, qu’on les ait entendu en live ou découvert au travers de CD.

Danielle Anex-Cabanis

1 CD EMI 70’15’’
Publié le 28/06/2013 à 08:49, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.