Les Nations - Les Ombres

François COUPERIN
avec Margaux Blanchard et Sylvain Sartre

A une époque où l’Europe était régulièrement à feu et à sang, Couperin a pu avoir une réelle conscience d’au moins trois des grandes campagnes de Louis XIV, Les Nations apparaissent comme une œuvre d’une extraordinaire modernité, illustrant une vision totalement originale. Alors que les nationalismes du système westphalien étaient à tout moment susceptibles d’embraser l’Europe, Couperin s’intéresse avec une curiosité d’ethnologue aux différents modes de composition à l’honneur dans les différentes cultures musicales européennes. C’est d’autant plus intéressant que les dites écoles s’affronteront entre elles, que rrcertains compositeurs feront choix d’un modèle à l’exclusion d’un autre, bref qu’on est apparemment loin d’un quelconque universalisme culturel.
Couperin n’en a cure et non content d’explorer, il s’approprie les compositions chères à d’autres courants et parvient ainsi à restituer une vision unique et plurielle. Les nations sont bien présentes, chacune a son style, mais en même temps les Nations sont un tout très cohérent. Le compositeur a «recyclé» des œuvres de jeunesse et mis au service de ce grand ensemble une expérience de toute une vie. Il aborde les sonades et les suites de symphonies
Les éditions d’Ambronay qui publient les 2 CD montrent une fois de plus leur haut degré d’exigence artistique et offrent au public un coffret tout à fait intéressant grâce au jeu subtil des Ombres.

Danielle Anex-Cabanis

Editions Ambronay, double CD, 51’et 54’56’’
Publié le 05/10/2012 à 09:09, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.