Le clavecin bien tempéré
Jean-Sébastien Bach
Blandine RANNOU, clavecin
Partant d’un thème du second petit livre destiné à son épouse Anna Magdalena, Jean Sébastien Bach offrait avec les Variations Goldberg une extraordinaire démonstration de son inventivité, car il s’imposait des formes plutôt strictes tout en y insufflant une force créatrice exceptionnelle. Jouant de l’effet stabilisateur de la basse attribuée à la main gauche, il offre à la droite des exercices d’une très grande diversité, qui allient avec génie technicité et sensibilité. Ce dernier terme est parfois jugé contradictoire avec la nature même de la sonorité du clavecin, ce qui a conduit de nombreux artistes à opter pour une version piano, que l’on songe aux deux versions historiques de Glenn Gould ou celle récemment remastérisée de Wilhelm Kempff. Je crois, pour ma part, que les deux approches ont leur valeur propre et que s’il est peut-être un peu plus difficile d’accrocher une oreille non entraînée à une heure trente de clavecin, pour qui veut bien faire le petit effort d’attention nécessaire, il y a à la clé une grande jubilation lorsque le claveciniste choisit de faire littéralement chanter son instrument, offrant à l’oreille des résonnances sublimes. La mélodie est là, avec toutes les manipulations imaginées par le compositeur qui démontre par là-même son talent en même temps qu’il offre à ses interprètes une extraordinaire valorisation du leur.
La version proposée ici par Blandine Rannou est incontestablement réussie, notamment parce qu’elle ne cède pas au piège de la virtuosité pure d’un tempo très rapide dont la brillance est éphémère, mais choisit de donner un véritable corps à chacune des variations dont la richesse est magnifiquement soulignée. L’artiste a une posture modeste, mais en fait son interprétation révèle un travail d’analyse extrêmement intéressant qui la conduit à mettre, et cela de superbe manière, beaucoup d’elle-même dans son jeu.
Danielle Anex-Cabanis
2 CD
CD 1: 44’43’’CD 2: 45’12’’
Zig Zag Territoires 2011 Outhere
Partant d’un thème du second petit livre destiné à son épouse Anna Magdalena, Jean Sébastien Bach offrait avec les Variations Goldberg une extraordinaire démonstration de son inventivité, car il s’imposait des formes plutôt strictes tout en y insufflant une force créatrice exceptionnelle. Jouant de l’effet stabilisateur de la basse attribuée à la main gauche, il offre à la droite des exercices d’une très grande diversité, qui allient avec génie technicité et sensibilité. Ce dernier terme est parfois jugé contradictoire avec la nature même de la sonorité du clavecin, ce qui a conduit de nombreux artistes à opter pour une version piano, que l’on songe aux deux versions historiques de Glenn Gould ou celle récemment remastérisée de Wilhelm Kempff. Je crois, pour ma part, que les deux approches ont leur valeur propre et que s’il est peut-être un peu plus difficile d’accrocher une oreille non entraînée à une heure trente de clavecin, pour qui veut bien faire le petit effort d’attention nécessaire, il y a à la clé une grande jubilation lorsque le claveciniste choisit de faire littéralement chanter son instrument, offrant à l’oreille des résonnances sublimes. La mélodie est là, avec toutes les manipulations imaginées par le compositeur qui démontre par là-même son talent en même temps qu’il offre à ses interprètes une extraordinaire valorisation du leur.
La version proposée ici par Blandine Rannou est incontestablement réussie, notamment parce qu’elle ne cède pas au piège de la virtuosité pure d’un tempo très rapide dont la brillance est éphémère, mais choisit de donner un véritable corps à chacune des variations dont la richesse est magnifiquement soulignée. L’artiste a une posture modeste, mais en fait son interprétation révèle un travail d’analyse extrêmement intéressant qui la conduit à mettre, et cela de superbe manière, beaucoup d’elle-même dans son jeu.
Danielle Anex-Cabanis
2 CD
CD 1: 44’43’’CD 2: 45’12’’
Zig Zag Territoires 2011 Outhere
Publié le 14/03/2012 à 11:22, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.