Notes et mots
Jean-Sébastien Bach
6 suites de danses pour violon alto par Gérard Caussé
Poèmes de Rilke par Laurent Terzieff
Inattendue, cette rencontre entre 4 artistes dont la rencontre était improbable suscite une extraordinaire émotion. Présentant dans une version pour alto des Suites de danse de Jean-Sébastien Bach, initialement composées pour violoncelle, Gérard Caussé trouve un registre très sensible qui fait de chaque pièce un bijou ciselé. Son interprétation est à la fois sobre et étincelante et pour jouer les comparaisons, on peut les qualifier d’écrin sublime pour la deuxième paire: Laurent Terzieff disant des textes poétiques de Rainer Maria Rilke. C’est sans doute son dernier enregistrement et il y a là la quintessence de ses qualités de récitant hors pair. Il se met entièrement au service du poète, restituant une ambiance délicate, mélancolique caractéristique de cet homme qui était de partout et de nulle part, résistant à toutes les classifications. Pragois écrivant d’abord en allemand, puis en français, notamment pour les si belles Elégies de Duino, Rilke faisait bien partie de cette intelligentsia de l’Empire Habsbourg au sein de laquelle convergeaient tant de traditions culturelles, tant de formes de sensibilité qu’entre Sadowa et l’Anschluss, elle a créé à Vienne le cœur d’une véritable civilisation dont l’effondrement a donné naissance, comme à un douloureux point d’orgue, au sublime Monde d’hier de Stefan Zweig, à la fois acte de décès et résurrection pour l’éternité.
Le Cantor passe pour un homme de certitudes, mais bien souvent sa musique révèle un homme en quête, ce qui contribue à la dimension universelle de son œuvre, précisément parce qu’elle n’est pas close dans un espace balisé nécessairement réducteur.
Danielle Anex-Cabanis
2 CD
78’48’’et 80’17
Virgin Classics
Poèmes de Rilke par Laurent Terzieff
Inattendue, cette rencontre entre 4 artistes dont la rencontre était improbable suscite une extraordinaire émotion. Présentant dans une version pour alto des Suites de danse de Jean-Sébastien Bach, initialement composées pour violoncelle, Gérard Caussé trouve un registre très sensible qui fait de chaque pièce un bijou ciselé. Son interprétation est à la fois sobre et étincelante et pour jouer les comparaisons, on peut les qualifier d’écrin sublime pour la deuxième paire: Laurent Terzieff disant des textes poétiques de Rainer Maria Rilke. C’est sans doute son dernier enregistrement et il y a là la quintessence de ses qualités de récitant hors pair. Il se met entièrement au service du poète, restituant une ambiance délicate, mélancolique caractéristique de cet homme qui était de partout et de nulle part, résistant à toutes les classifications. Pragois écrivant d’abord en allemand, puis en français, notamment pour les si belles Elégies de Duino, Rilke faisait bien partie de cette intelligentsia de l’Empire Habsbourg au sein de laquelle convergeaient tant de traditions culturelles, tant de formes de sensibilité qu’entre Sadowa et l’Anschluss, elle a créé à Vienne le cœur d’une véritable civilisation dont l’effondrement a donné naissance, comme à un douloureux point d’orgue, au sublime Monde d’hier de Stefan Zweig, à la fois acte de décès et résurrection pour l’éternité.
Le Cantor passe pour un homme de certitudes, mais bien souvent sa musique révèle un homme en quête, ce qui contribue à la dimension universelle de son œuvre, précisément parce qu’elle n’est pas close dans un espace balisé nécessairement réducteur.
Danielle Anex-Cabanis
2 CD
78’48’’et 80’17
Virgin Classics
Publié le 19/01/2012 à 09:03, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.