Théâtre du Capitole
> 17 février
Les trois Mousquetaires
Ballet d’André Prokovsky
Photos David Herrero
Ballet d’André Prokovsky, musique de Giuseppe Verdi arrangée par Guy Woolfenden.
Il est des spectacles apaisants et faciles qui dans un monde si instable montrent qu’il est possible de conserver des invariants. Ce ballet en tout point classique, ici réduit à deux actes et un prologue, rassure sur ce point. La musique est de Giuseppe Verdi, mais nulle crainte pour l’amateur d’opéra, la voix ne manque jamais. Ce sont des musiques de ballets, souvent écrites expressément par Verdi pour les reprises et créations de ses œuvres à l’Opéra de Paris, afin de contenter les exigeants mécènes du Jockey Club, amateurs de jolies danseuses. Dédiées à la danse dès leur composition, les partitions hétéroclites sont lissées par l’art de Guy Woolfenden qui va jusqu’à utiliser des leitmotivs (clin d’œil à ceux qui opposent Verdi et Wagner). Musique efficace qui n’accroche pas trop l’oreille, permettant une concentration sur la vue. La baguette énergique de Nir Kabaretti stimule un Orchestre du Capitole bien présent qui offre une pulsation sure aux pas des danseurs. Le roman d’Alexandre Dumas, si riche en péripéties, est réduit à quelques personnages et une intrigue simplifiée, opposant le bien au mal. Tout se terminera dans la liesse générale.
Coté visuel, ce qui pour la création à Melbourne en 1980 devait être un hommage au bon goût européen, paraît aujourd’hui un peu fade. Décors, costumes, lumières sont sans la moindre surprise. La chorégraphie d’André Prokovsky, est mise au goût du jour par Gilles Maidon. Allure parfaite, belle tenue, tout est en place, l’humour un peu facile aussi. Mais le grand homme de la danse nous réserve une belle émotion dans la composition du personnage ridicule et touchant du roi Louis XIII, qu’il anime avec art. La Reine est incarnée par Paola Pagano, froide et superbe. Le Duc de Valerio Mangianti est poétique à souhait. Maria Gutierrez est une madame de Bonacieux émouvante, Kazbek Akhmedyarov un D’Artagnan plus fringuant que vaillant. La danseuse la plus stupéfiante est Juliana Bastos en Milady pleine d’éclat. Son pas de deux avec D’Artagnan est un beau moment. Les trois mousquetaires sont percutants et sympathiques avec une mention particulière pour Takafumi Watanabe en Porthos.
Ce spectacle facile, qui ne demande aucun effort à un public qui connaît l’histoire depuis son plus jeune âge, permet de passer une excellente soirée. Je pense même que les membres du Jockey Club n’auraient rien eu à redire au XIXieme siècle, car si les hommes sont très présents, les femmes ont la part belle.
Hubert Stoecklin
Il est des spectacles apaisants et faciles qui dans un monde si instable montrent qu’il est possible de conserver des invariants. Ce ballet en tout point classique, ici réduit à deux actes et un prologue, rassure sur ce point. La musique est de Giuseppe Verdi, mais nulle crainte pour l’amateur d’opéra, la voix ne manque jamais. Ce sont des musiques de ballets, souvent écrites expressément par Verdi pour les reprises et créations de ses œuvres à l’Opéra de Paris, afin de contenter les exigeants mécènes du Jockey Club, amateurs de jolies danseuses. Dédiées à la danse dès leur composition, les partitions hétéroclites sont lissées par l’art de Guy Woolfenden qui va jusqu’à utiliser des leitmotivs (clin d’œil à ceux qui opposent Verdi et Wagner). Musique efficace qui n’accroche pas trop l’oreille, permettant une concentration sur la vue. La baguette énergique de Nir Kabaretti stimule un Orchestre du Capitole bien présent qui offre une pulsation sure aux pas des danseurs. Le roman d’Alexandre Dumas, si riche en péripéties, est réduit à quelques personnages et une intrigue simplifiée, opposant le bien au mal. Tout se terminera dans la liesse générale.
Coté visuel, ce qui pour la création à Melbourne en 1980 devait être un hommage au bon goût européen, paraît aujourd’hui un peu fade. Décors, costumes, lumières sont sans la moindre surprise. La chorégraphie d’André Prokovsky, est mise au goût du jour par Gilles Maidon. Allure parfaite, belle tenue, tout est en place, l’humour un peu facile aussi. Mais le grand homme de la danse nous réserve une belle émotion dans la composition du personnage ridicule et touchant du roi Louis XIII, qu’il anime avec art. La Reine est incarnée par Paola Pagano, froide et superbe. Le Duc de Valerio Mangianti est poétique à souhait. Maria Gutierrez est une madame de Bonacieux émouvante, Kazbek Akhmedyarov un D’Artagnan plus fringuant que vaillant. La danseuse la plus stupéfiante est Juliana Bastos en Milady pleine d’éclat. Son pas de deux avec D’Artagnan est un beau moment. Les trois mousquetaires sont percutants et sympathiques avec une mention particulière pour Takafumi Watanabe en Porthos.
Ce spectacle facile, qui ne demande aucun effort à un public qui connaît l’histoire depuis son plus jeune âge, permet de passer une excellente soirée. Je pense même que les membres du Jockey Club n’auraient rien eu à redire au XIXieme siècle, car si les hommes sont très présents, les femmes ont la part belle.
Hubert Stoecklin
Publié le 21/02/2011 à 09:16, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.