Les traversées Baroques
Direction Etienne Meyer
Virgo Prudentissima
Marcin Mielczewski
Un répertoire peu ou pas connu, un livret au visuel somptueux, un texte d’accompagnement soigné, une prise de son souple et dynamique pas de doute, K617 nous offre encore une fois une de ces pépites exceptionnelles et précieuses qui sont la caractéristique de ce label indépendant et audacieux.
C’est ici un jeune ensemble implanté en Bourgogne qui se trouve ainsi valorisé. Créé par Etienne Meyer, chef de chœur et Judith Pacquier, cornettiste, l’ensemble Les Traversées Baroques, s’intéresse tout particulièrement au répertoire baroque des anciens pays de l’Est.
Pour leur premier enregistrement, ils nous proposent de découvrir le répertoire sacré qui résonna à la cour de Pologne et dans les chapelles princières de ce pays, durant son âge d’or, au début du XVIIe siècle.
Pour réaliser ce projet, ils ont suivi un fil d’Ariane, celui de l’influence de la musique italienne, qui durant cette première partie du XVIIe siècle a rayonné dans toute l’Europe. Certains compositeurs en provenance de la Péninsule, tel Tarquinio Merula séjournèrent dans ce pays, d’autres comme Giovanni Gabrieli y furent probablement joués. Les pièces musicales de ces compositeurs que Les Traversées Baroques ont retenus ici se mêlent avec harmonie à des motets à plusieurs chœurs de Marcin Mielczewski (16?? -1651) et Bartlomiej Pekiel (16?? -1670), deux des grands compositeurs polonais de cette période si foisonnante. Il reconstitue ainsi une liturgie à la Vierge extatique. Ils nous font percevoir toute la luxuriance des couleurs et la sensualité à fleur de peau qui irriguent ces partitions et ces textes latins enivrants et voluptueux. Tout en s’inspirant des maîtres italiens, leur musique prend son envol et s’en libère pour nous ouvrir d’autres chemins.
L’extrême complexité d’une polychoralité particulièrement riche est ici rendue avec soin et enthousiasme par de jeunes interprètes auxquels on peut prédire un bel avenir tant leur musicalité est soignée. La direction souple et précise d’Etienne Meyer, sculpte la matière sonore. Il cisèle les équilibres entre musiciens et chanteurs, comme dans le Credidi de Merula ou le Virgo prudentissima de Mielczewski. Le continuo riche n’est jamais excessif et permet des contrastes saisissants et des dialogues avec les chanteurs pleins de nuances comme dans le sublime Dulcis amor Jesu. L’ensemble choral est homogène et l’engagement des madrigalistes rend parfaitement la théâtralité de ces œuvres. Quant aux solistes, ils sont tous parfaitement choisis. Les deux sopranos Cécile Van Wetter et Clara Coutouly ont un timbre cristallin séraphique, tandis que celui des deux ténors, Hugues Primard et Vincent Bouchot est d’une lumineuse séduction et celui de l’Alto Paulin Bündgen est stable et suave. Son phrasé, ainsi que celui de la basse Renaud Delaigue, soigne tout particulièrement les articulations. Tandis que ce dernier nous offre tout au long de cet enregistrement des nuances très subtiles et fait preuve de beaucoup de sensibilité dans son interprétation.
Tout ici semble aller de soi, jamais la moindre césure n’est perceptible avec pourtant des œuvres d’origines diverses. Un CD que nous recommandons vivement tant il nous démontre grâce à l’engagement de ses interprètes que le répertoire sacré de l’époque baroque a encore des beautés à nous révéler.
Monique Parmentier
1 CD K617
Marcin Mielczewski
Un répertoire peu ou pas connu, un livret au visuel somptueux, un texte d’accompagnement soigné, une prise de son souple et dynamique pas de doute, K617 nous offre encore une fois une de ces pépites exceptionnelles et précieuses qui sont la caractéristique de ce label indépendant et audacieux.
C’est ici un jeune ensemble implanté en Bourgogne qui se trouve ainsi valorisé. Créé par Etienne Meyer, chef de chœur et Judith Pacquier, cornettiste, l’ensemble Les Traversées Baroques, s’intéresse tout particulièrement au répertoire baroque des anciens pays de l’Est.
Pour leur premier enregistrement, ils nous proposent de découvrir le répertoire sacré qui résonna à la cour de Pologne et dans les chapelles princières de ce pays, durant son âge d’or, au début du XVIIe siècle.
Pour réaliser ce projet, ils ont suivi un fil d’Ariane, celui de l’influence de la musique italienne, qui durant cette première partie du XVIIe siècle a rayonné dans toute l’Europe. Certains compositeurs en provenance de la Péninsule, tel Tarquinio Merula séjournèrent dans ce pays, d’autres comme Giovanni Gabrieli y furent probablement joués. Les pièces musicales de ces compositeurs que Les Traversées Baroques ont retenus ici se mêlent avec harmonie à des motets à plusieurs chœurs de Marcin Mielczewski (16?? -1651) et Bartlomiej Pekiel (16?? -1670), deux des grands compositeurs polonais de cette période si foisonnante. Il reconstitue ainsi une liturgie à la Vierge extatique. Ils nous font percevoir toute la luxuriance des couleurs et la sensualité à fleur de peau qui irriguent ces partitions et ces textes latins enivrants et voluptueux. Tout en s’inspirant des maîtres italiens, leur musique prend son envol et s’en libère pour nous ouvrir d’autres chemins.
L’extrême complexité d’une polychoralité particulièrement riche est ici rendue avec soin et enthousiasme par de jeunes interprètes auxquels on peut prédire un bel avenir tant leur musicalité est soignée. La direction souple et précise d’Etienne Meyer, sculpte la matière sonore. Il cisèle les équilibres entre musiciens et chanteurs, comme dans le Credidi de Merula ou le Virgo prudentissima de Mielczewski. Le continuo riche n’est jamais excessif et permet des contrastes saisissants et des dialogues avec les chanteurs pleins de nuances comme dans le sublime Dulcis amor Jesu. L’ensemble choral est homogène et l’engagement des madrigalistes rend parfaitement la théâtralité de ces œuvres. Quant aux solistes, ils sont tous parfaitement choisis. Les deux sopranos Cécile Van Wetter et Clara Coutouly ont un timbre cristallin séraphique, tandis que celui des deux ténors, Hugues Primard et Vincent Bouchot est d’une lumineuse séduction et celui de l’Alto Paulin Bündgen est stable et suave. Son phrasé, ainsi que celui de la basse Renaud Delaigue, soigne tout particulièrement les articulations. Tandis que ce dernier nous offre tout au long de cet enregistrement des nuances très subtiles et fait preuve de beaucoup de sensibilité dans son interprétation.
Tout ici semble aller de soi, jamais la moindre césure n’est perceptible avec pourtant des œuvres d’origines diverses. Un CD que nous recommandons vivement tant il nous démontre grâce à l’engagement de ses interprètes que le répertoire sacré de l’époque baroque a encore des beautés à nous révéler.
Monique Parmentier
1 CD K617
Publié le 03/08/2011 à 08:36, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.