Ottone in villa

Vivaldi
Il Giardino Armonico dirigé par Giovanni Antonini

Ottone in villa inaugure la carrière opéra de Vivaldi, contraint à la réserve face à ce genre en raison de son état clérical et cet enregistrement s’inscrit dans le colossal projet de graver toute l’œuvre de Vivaldi, commencé en 2000 et destiné à durer encore une bonne dizaine d’années.
Le livret de Lalli est confus autour d’une histoire de sentiments contrariés, de jalousie et de duplicité avec un happy end qui consacre en fin de compte le triomphe des menteurs et des imbéciles qui veulent bien les croire. Peu importe, cette entrée de Vivaldi dans l’univers de l’opéra se révèle une œuvre fascinante par sa richesse et son inventivité. Vivaldi ose tout et le résultat est littéralement époustouflant: airs de bravoure alternent avec des pièces musicales qui pourraient être autonomes tant elles sont construites avec imagination, en recourant à tous les artifices possibles des instruments et de la voix. A titre d’exemple, on citera le somptueux «Che fé, che amor » de Cleonilla à qui Veronica prête sa très belle voix. La contralto Sonia Prina donne une belle consistance à Ottone, qui est en fait falot et sot, tandis que Julia Lezhneva campe un Caio noir à souhait, Roberta Invernizzi est une Tullia très convaincante, tandis que Topi Lehtipuu est un superbe Decio. Parmi d’autres airs spectaculaires, on retiendra le Ah, traditor de Tullia, ainsi que son très beau due tiranni, de même le superbe leggi almeno, tiranne infidele de Caio.
Bref un très bel enregistrement.

Danielle Anex-Cabanis

2 CD Naïve


Publié le 30/06/2011 à 16:26, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.