Une Alchimie musicale parfaite
Dietrich Buxtehude
Raphaële Kennedy-Da Pacem
Sensuelles et rigoureuses compositions sont ici associées et parfaitement interprétées. Buxtehude est un compositeur complet bien loin de réserver son talent à l’orgue. Ces motets, airs, déplorations et pièces instrumentales sont agencées avec grande subtilité tenant compte des symboles et de la numérologie si prisées des esprits fins contemporains de Buxtehude. Ce jeu brillant est également porteur de sens car l’intérêt constamment stimulé de l’esprit apporte sa part à l’émotion qui est magnifiée dans la pièce finale, Klag-Lied, plainte chantée en l’honneur du père de Buxtehude lors de sa mort.
Musicien avant tout luthérien, mais maître en musique italienne et française, Buxtehude est ici portraituré en compositeur complet. Les interprètes n’ont pas économisé leurs talents qui sont nombreux. Le timbre de Raphaële Kennedy, diaphane et aérien sait s’incarner en de vibrants accents. La technique est confortable en termes de souffle, de légèreté des vocalises et de la variété des couleurs. Cette soprano a un sens profond de la déclamation qui fait merveille ici dans cette musique qui s’appuie en permanence sur le texte. L’orgue moderne construit sur un modèle italien baroque avec soufflerie silencieuse a une sonorité magnifique grâce à un bourdon de bois. L’éloquence que le jeu de Pierre-Adrien Charpy en tire est précieuse dans Chaconnes et Pasacailles. Le Préludium au clavecin par Yannick Varlet a une belle ampleur fluide, le canon final a beaucoup d’allure sans raideur. La Sonata qui lie tous les instrumentistes met particulièrement en valeur les violons et la basse de viole. Cette composition rigoureuse, savante et ample a également un fort pouvoir de séduction italienne.
La page la plus émouvante, son non l’indique, Klag-Lied, plainte en l’honneur du père mort, est un extrait d’une longue partition. Bien que le timbre de la soprano soit clair et léger l’émotion est poignante car la déploration est commune avec les instrumentistes.
La prise de son très proche rend chaque couleur instrumentale rayonnante et la voix est très présente avec une belle irradiation lors des messa di voce. Chaleur et présence dominent l’impression agréable faite par cet enregistrement qui va contre les idées reçues de froideur germanique!
Un texte savant et simple de Pierre-Adrien Charpy permet admirablement de comprendre le style et le sens caché de ces œuvres si riches.
Hubert Stoecklin
1 CD K617
Sensuelles et rigoureuses compositions sont ici associées et parfaitement interprétées. Buxtehude est un compositeur complet bien loin de réserver son talent à l’orgue. Ces motets, airs, déplorations et pièces instrumentales sont agencées avec grande subtilité tenant compte des symboles et de la numérologie si prisées des esprits fins contemporains de Buxtehude. Ce jeu brillant est également porteur de sens car l’intérêt constamment stimulé de l’esprit apporte sa part à l’émotion qui est magnifiée dans la pièce finale, Klag-Lied, plainte chantée en l’honneur du père de Buxtehude lors de sa mort.
Musicien avant tout luthérien, mais maître en musique italienne et française, Buxtehude est ici portraituré en compositeur complet. Les interprètes n’ont pas économisé leurs talents qui sont nombreux. Le timbre de Raphaële Kennedy, diaphane et aérien sait s’incarner en de vibrants accents. La technique est confortable en termes de souffle, de légèreté des vocalises et de la variété des couleurs. Cette soprano a un sens profond de la déclamation qui fait merveille ici dans cette musique qui s’appuie en permanence sur le texte. L’orgue moderne construit sur un modèle italien baroque avec soufflerie silencieuse a une sonorité magnifique grâce à un bourdon de bois. L’éloquence que le jeu de Pierre-Adrien Charpy en tire est précieuse dans Chaconnes et Pasacailles. Le Préludium au clavecin par Yannick Varlet a une belle ampleur fluide, le canon final a beaucoup d’allure sans raideur. La Sonata qui lie tous les instrumentistes met particulièrement en valeur les violons et la basse de viole. Cette composition rigoureuse, savante et ample a également un fort pouvoir de séduction italienne.
La page la plus émouvante, son non l’indique, Klag-Lied, plainte en l’honneur du père mort, est un extrait d’une longue partition. Bien que le timbre de la soprano soit clair et léger l’émotion est poignante car la déploration est commune avec les instrumentistes.
La prise de son très proche rend chaque couleur instrumentale rayonnante et la voix est très présente avec une belle irradiation lors des messa di voce. Chaleur et présence dominent l’impression agréable faite par cet enregistrement qui va contre les idées reçues de froideur germanique!
Un texte savant et simple de Pierre-Adrien Charpy permet admirablement de comprendre le style et le sens caché de ces œuvres si riches.
Hubert Stoecklin
1 CD K617
Publié le 20/05/2011 à 09:12, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.