Dans ce récital consacré à Robert Schumann, le déjà célèbre pianiste Piotr Anderszewski n’a pas choisi la facilité: l’Humoresque opus 20, oeuvre fleuve et si mouvante, les 6 études opus 56 pour piano-pédalier dans un arrangement du pianiste et enfin les Chants de l’aube, partition visionnaire qui intimide toujours autant les interprètes. La profondeur voire la noiceur de ses pages pourrait rendre indigeste un tel programme. Mais grâce à l’immense talent de Piotr Anderszewski au jeu expressif et multicolore, il n’en est rien. Apparaissent alors les multiples facettes du compositeur aussi bien sa légéreté et sa "folie douce" que son pessimisme, sa colère ou son tourment. Le jeu d’une précision rare souligne tout le génie créatif du compositeur. Un disque à écouter et à réécouter attentivement pour en découvrir toutes les subtilités.

Anne Grafteaux-Géli

Virgin classics