Un voyage d’hiver théâtralisé
Frantz Schubert : Winterreise
Thomas Bauer, baryton. Jos Van Immerseel, pianoforte.
Le cycle du voyage d’hiver sur des poèmes Wilhelm Müller est l’un des plus enregistrés de Frantz Schubert. Il faut du cran à une maison de disque pour oser une nouvelle version. Zig-Zag territoires sait allier audace et réussite comme peu de maison de disques. Une fois de plus, alors que les excellentes versions de ce cycle ne manquent pas, il faut reconnaître que celle-ci méritera de se tenir aux cotés des plus grandes pour voix de baryton. Thomas Bauer a une voix agréablement timbrée capable de belles nuances et de colorations variées. Le texte est superbement rendu par l’interprète germanique. Ce voyageur est un homme jeune qui aspire à la vieillesse, pressé de mettre un terme à sa souffrance. De caractère tourmenté, il ose douceur subtile, colère sauvage et même folie. Au pianoforte Jos Van Immerseel est un partenaire de grande classe qui insuffle le climat idéal autour de chaque lied. Le travail entre les deux artistes est complémentaire, paysages et moments de vie pris sur le vif, nous claquent parfois à la figure avec une justesse inhabituelle et une urgence déconcertante. Les nombreuses couleurs et les belles nuances de la voix trouvent leurs équivalences dans le jeu du pianofortiste. En fait il semble qu’il y ait plusieurs instruments qui parfois changent au cours du même lied tant Jos Van Immerseel tire des sons bien plus variés de son instrument que d’un simple piano de concert. Les ambiances ainsi obtenues par cette osmose entre les deux artistes nous font voyager en temps et en espace ainsi que dans un univers mental complexe. Loin des interprétations entièrement sombres, celle-ci connaît des instants clairs et presque gais. Les moments de désespoir et de folie n’en sont que plus poignants. Le si douloureux Leirman qui clos le cycle nous réserve une belle surprise avec une corde pincée qui semble être celle de quelque instrument populaire et sans âge. Comme une corde à vide de luth, ou sur un tambour. Effet inouï et qui marque la mémoire durablement. Un bien beau voyage aux paysages d’âmes variés. La prise de son est exceptionnelle alliant précision et une spatialisation très agréable. Le texte est traduit dans le livret. Avec ce CD, nous avons tout en mains pour un voyage schubertien au sommet.
Hubert Stoecklin
Le cycle du voyage d’hiver sur des poèmes Wilhelm Müller est l’un des plus enregistrés de Frantz Schubert. Il faut du cran à une maison de disque pour oser une nouvelle version. Zig-Zag territoires sait allier audace et réussite comme peu de maison de disques. Une fois de plus, alors que les excellentes versions de ce cycle ne manquent pas, il faut reconnaître que celle-ci méritera de se tenir aux cotés des plus grandes pour voix de baryton. Thomas Bauer a une voix agréablement timbrée capable de belles nuances et de colorations variées. Le texte est superbement rendu par l’interprète germanique. Ce voyageur est un homme jeune qui aspire à la vieillesse, pressé de mettre un terme à sa souffrance. De caractère tourmenté, il ose douceur subtile, colère sauvage et même folie. Au pianoforte Jos Van Immerseel est un partenaire de grande classe qui insuffle le climat idéal autour de chaque lied. Le travail entre les deux artistes est complémentaire, paysages et moments de vie pris sur le vif, nous claquent parfois à la figure avec une justesse inhabituelle et une urgence déconcertante. Les nombreuses couleurs et les belles nuances de la voix trouvent leurs équivalences dans le jeu du pianofortiste. En fait il semble qu’il y ait plusieurs instruments qui parfois changent au cours du même lied tant Jos Van Immerseel tire des sons bien plus variés de son instrument que d’un simple piano de concert. Les ambiances ainsi obtenues par cette osmose entre les deux artistes nous font voyager en temps et en espace ainsi que dans un univers mental complexe. Loin des interprétations entièrement sombres, celle-ci connaît des instants clairs et presque gais. Les moments de désespoir et de folie n’en sont que plus poignants. Le si douloureux Leirman qui clos le cycle nous réserve une belle surprise avec une corde pincée qui semble être celle de quelque instrument populaire et sans âge. Comme une corde à vide de luth, ou sur un tambour. Effet inouï et qui marque la mémoire durablement. Un bien beau voyage aux paysages d’âmes variés. La prise de son est exceptionnelle alliant précision et une spatialisation très agréable. Le texte est traduit dans le livret. Avec ce CD, nous avons tout en mains pour un voyage schubertien au sommet.
Hubert Stoecklin
Publié le 06/01/2011 à 15:36, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.