Henri Vieuxtemps, complete violin concertos
Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Patrick Davin
Cet enregistrement de juillet 2010 effectué dans la Salle Philharmonique de Liège réunit les sept concertos pour violon de Henri Vieuxtemps (1820-1881), violoniste et compositeur belge majeur. Augustin Dumay, actuellement maître en résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth (institution culturelle belge de rayonnement international), qui est à l’origine du projet, a eu l’heureuse idée de confier chaque concerto à un jeune soliste issu de son enseignement. Et c’est l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège aux mains de Patrick Davin qui est le véritable maître d’œuvre de cette réussite, car tout le long de ces œuvres il assure un accompagnement idéal, relançant avec un à propos incisif le dialogue avec chaque soliste et créant un cadre et une atmosphère uniques pour chaque concerto.
Le concerto n°1 date de 1838 et a été composé aux environs de Saint-Petersbourg où l’auteur résidait. En trois mouvements, c’est une page majestueuse mais enjouée à la virtuosité enlevée. Confié ici à la lettone Vineta Sareika (lauréate du Concours Reine Elisabeth 2009), éblouissante et dotée d’une sonorité enchanteresse (elle joue un violon Gofriller de 1690), il devient un morceau de bravoure du Romantisme triomphant.
Le concerto n°2, composé à Dresde en 1836 mais édité seulement en 1844, œuvre de jeunesse aussi brillante que poétique, prend grâce à l’archet enflammé de l’arménien Hrachya Avanesyan (lauréat de nombreux concours internationaux et qui lui joue un Stradivarius) un caractère virtuose et endiablé qui le magnifie encore.
Nikita Boriso-Glebsky, issu du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou mais maintenant en résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, s’empare du concerto n°3 de 1844, une des plus belles pages de Vieuxtemps, et en donne la lecture la plus éclatante, la plus démonstrative qui soit.
En quatre mouvements, le concerto n°4 de 1849, certainement le plus élaboré et le plus ambitieux de la série dans sa construction et dans son langage, trouve dans le jeune belge Lorenzo Gatto qui joue un violon Jean-Baptiste Vuillaume, le meilleur des traducteurs de cette magnifique ode héroïque.
Composé en 1861, le concerto n°5 en trois mouvements joués sans interruption est le plus célèbre et le plus enregistré des concertos de Vieuxtemps. Ici, c’est Yossif Ivanov, virtuose belge d’origine bulgare à la réputation déjà établie, qui s’y montre aussi talentueux et aussi impliqué que les plus grands qui s’y étaient jadis illustrés tels Jascha Heifetz, Arthur Grumiaux ou Viktoria Mullova.
Le concerto n°6 date de 1880; de nouveau en quatre mouvements, il affiche un caractère pastoral et chantant. Jolente De Maeyer, violoniste belge de 26 ans, trouve ici un doux chant intérieur pour en souligner ce caractère si typique et pour en révéler la richesse lyrique qui s’en dégage.
Enfin c’est l’Australienne Harriet Langley qui se charge du septième et dernier concerto.
Composé lui aussi en 1880 il retrouve les trois mouvements classiques et revêt des habits de grandeur. Là encore cette soliste y est admirable et elle parcourt cette partition avec un souffle rien moins qu’épique.
Ainsi, cette intégrale gravée dans de telles conditions devient la référence moderne de ces œuvres et devrait inciter chacun à s’y plonger.
Jean-Félix Marquette
1 Album de 3 CD Fuga Libera
Le concerto n°1 date de 1838 et a été composé aux environs de Saint-Petersbourg où l’auteur résidait. En trois mouvements, c’est une page majestueuse mais enjouée à la virtuosité enlevée. Confié ici à la lettone Vineta Sareika (lauréate du Concours Reine Elisabeth 2009), éblouissante et dotée d’une sonorité enchanteresse (elle joue un violon Gofriller de 1690), il devient un morceau de bravoure du Romantisme triomphant.
Le concerto n°2, composé à Dresde en 1836 mais édité seulement en 1844, œuvre de jeunesse aussi brillante que poétique, prend grâce à l’archet enflammé de l’arménien Hrachya Avanesyan (lauréat de nombreux concours internationaux et qui lui joue un Stradivarius) un caractère virtuose et endiablé qui le magnifie encore.
Nikita Boriso-Glebsky, issu du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou mais maintenant en résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, s’empare du concerto n°3 de 1844, une des plus belles pages de Vieuxtemps, et en donne la lecture la plus éclatante, la plus démonstrative qui soit.
En quatre mouvements, le concerto n°4 de 1849, certainement le plus élaboré et le plus ambitieux de la série dans sa construction et dans son langage, trouve dans le jeune belge Lorenzo Gatto qui joue un violon Jean-Baptiste Vuillaume, le meilleur des traducteurs de cette magnifique ode héroïque.
Composé en 1861, le concerto n°5 en trois mouvements joués sans interruption est le plus célèbre et le plus enregistré des concertos de Vieuxtemps. Ici, c’est Yossif Ivanov, virtuose belge d’origine bulgare à la réputation déjà établie, qui s’y montre aussi talentueux et aussi impliqué que les plus grands qui s’y étaient jadis illustrés tels Jascha Heifetz, Arthur Grumiaux ou Viktoria Mullova.
Le concerto n°6 date de 1880; de nouveau en quatre mouvements, il affiche un caractère pastoral et chantant. Jolente De Maeyer, violoniste belge de 26 ans, trouve ici un doux chant intérieur pour en souligner ce caractère si typique et pour en révéler la richesse lyrique qui s’en dégage.
Enfin c’est l’Australienne Harriet Langley qui se charge du septième et dernier concerto.
Composé lui aussi en 1880 il retrouve les trois mouvements classiques et revêt des habits de grandeur. Là encore cette soliste y est admirable et elle parcourt cette partition avec un souffle rien moins qu’épique.
Ainsi, cette intégrale gravée dans de telles conditions devient la référence moderne de ces œuvres et devrait inciter chacun à s’y plonger.
Jean-Félix Marquette
1 Album de 3 CD Fuga Libera
Publié le 10/02/2011 à 08:53, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.