Staatsoper Munich
> 18 mai
Les Contes d’Hoffmann
La très grande scène de l’opéra permet un décor impressionnant: l’architecture en est invariable, mais les revêtements, les accessoires sont constamment renouvelés, ce qui donne à chaque acte une personnalité propre, tout en sauvegardant la continuité, ou plutôt en préservant le fil conducteur de ces différentes histoires, comiques ou tragiques, qui ont marqué le héros. La mise en scène de Richard Jones est très réussie, esthétiquement très belle et fourmillant de clins d’œil amusants. La direction est subtile, toute en nuances, bien dans l’esprit de l’histoire de ce poète en chasse d’âme sœur. Les héroïnes sont très typées, leurs caractères propres sont soulignés par la mise en scène, leurs costumes. Un double coup de chapeau doit être adressé à Kathleen Kim qui incarne Olympia, la marionnette de Coppelius, dotée d’une voix tout à fait remarquable et qui interprète son double inanimé avec un talent époustouflant. Ses scènes sont éblouissantes tant du point de vue scénique que vocal. Genia Kuhmeier est Antonia, la cantatrice qui mourra de chanter, ce qu’elle fait par amour, alors qu’on le lui a interdit, est touchante, dans une sorte de dialogue avec la mort qui vient, tandis qu’elle éprouve un merveilleux amour. Enfin, Dinara Alieva, qui incarne Giuletta, la vraie garce, est peste à souhait et évolue dans un décor astucieux: un grand lit en perspective, un miroir de rasage géant, qui vole les visages, ce qui suffit pour faire d’abord sourire puis créer une espèce d’angoisse, jusqu’à l’échec final du poète.
Seule reste fidèle sa muse, Tara Erraught, qui s’était transformée en un clone de son meilleur ami, tout comme le groupe des copains, rigolards, buveurs, mais toujours là… Hoffmann est remarquable, tout comme les quatre héroïnes principales qui savent séduire, amuser, agacer quand il faut.
La seule réserve sérieuse que l’on puisse faire, c’est que pour une production d’une telle qualité, on ait lésiné sur quelques leçons de prononciation. Ne pas être francophone n’est certes pas un défaut, mais quand on interprète de grands rôles en français, mieux vaudrait avoir une prononciation irréprochable, faute de quoi on est à la merci d’effets de comique involontaire.
Danielle Anex-Cabanis
Seule reste fidèle sa muse, Tara Erraught, qui s’était transformée en un clone de son meilleur ami, tout comme le groupe des copains, rigolards, buveurs, mais toujours là… Hoffmann est remarquable, tout comme les quatre héroïnes principales qui savent séduire, amuser, agacer quand il faut.
La seule réserve sérieuse que l’on puisse faire, c’est que pour une production d’une telle qualité, on ait lésiné sur quelques leçons de prononciation. Ne pas être francophone n’est certes pas un défaut, mais quand on interprète de grands rôles en français, mieux vaudrait avoir une prononciation irréprochable, faute de quoi on est à la merci d’effets de comique involontaire.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 03/06/2013 à 11:48, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.