Halle aux grains
> 22 et 23 octobre
Promenade symphonique
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Mathieu Dufour - Photo Todd Rosenberg
Mathieu Dufour, flûte
Tugan Sokhiev, direction
Ces deux concerts qui signent la rentrée officielle de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse et de son directeur musical Tugan Sokhiev (le concert du 9 septembre était, semble-t-il, une pré-rentrée) sont l’occasion rêvée de faire le point sur la qualité de leur entente et de l’excellence artistique qui en découle.
Les Tableaux d’une exposition de Modest Moussorgski dans la sublime orchestration de Maurice Ravel sont, certainement maintenant, le cheval de bataille de cet orchestre à l’image de leur très bon enregistrement chez Naîve; ici encore toutes les qualités de ce dernier explosent et font de cette page la meilleure carte de visite de cet ensemble et de son chef.
La troisième symphonie de Serge Rachmaninov, déjà magnifiquement interprétée lors du concert du 9 septembre, est encore une fois présentée sous un éclairage qui ne ménage aucune zone d’ombre ni aucun clair-obscur.
Pour parachever ce premier concert, l’orchestre se déchaîne encore sur une danse russe tirée du ballet Casse-Noisette de Piotr Tchaïkovski .
Le second concert commence par le Prélude à l’après-midi d’un faune de Claude Debussy où la beauté plastique de cette lecture ne rachète pas un manque flagrant d’impressionnisme musical d’autant plus que la flûte de François Laurent s’éloigne de tout rapsodisme pastoral pour tutoyer une crudité bien prosaïque.
La flûte de Mathieu Dufour, par contre, trouve tour à tour dans le concerto de Jacques Ibert l’expressionisme le plus délié, le plus mystérieux ou le plus joyeux pour caractériser de la plus belle façon cette page néo-classique aussi charmeuse qu’enjouée. Le public l’acclame et, en retour, il quitte la scène aprés l’avoir conquis un fois encore avec Syrinx de Debussy.
Enfin, Tugan Sokhiev s’attaque à la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz (c’est au moins la troisième fois à la Halle aux Grains depuis qu’il est à la tête de cet orchestre!).
Et une chose apparait bien vite, il a certes la capacité de faire bien jouer ce dernier, mais c’est, dans cette oeuvre en particulier, que son interprétation, elle-même, pêche: le premier mouvement Rêverie et passions ressemble à du Wagner, le deuxième Un bal à du Tchaïkovski, le troisième Scène aux Champs à du Mendelssohn, c’est, enfin dans les deux derniers Marche au supplice et Songe d’une nuit de Sabbat que Berlioz apparait vraiment .
Ainsi, beaucoup plus à l’aise dans la musique russe que la musique française, Tugan Sokhiev, qui ne peut malheureusement ignorer cette dernière, doit, en élargissant son répertoire, s’atteler à en parfaire sa compréhension.
Jean-Félix Marquette
Tugan Sokhiev, direction
Ces deux concerts qui signent la rentrée officielle de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse et de son directeur musical Tugan Sokhiev (le concert du 9 septembre était, semble-t-il, une pré-rentrée) sont l’occasion rêvée de faire le point sur la qualité de leur entente et de l’excellence artistique qui en découle.
Les Tableaux d’une exposition de Modest Moussorgski dans la sublime orchestration de Maurice Ravel sont, certainement maintenant, le cheval de bataille de cet orchestre à l’image de leur très bon enregistrement chez Naîve; ici encore toutes les qualités de ce dernier explosent et font de cette page la meilleure carte de visite de cet ensemble et de son chef.
La troisième symphonie de Serge Rachmaninov, déjà magnifiquement interprétée lors du concert du 9 septembre, est encore une fois présentée sous un éclairage qui ne ménage aucune zone d’ombre ni aucun clair-obscur.
Pour parachever ce premier concert, l’orchestre se déchaîne encore sur une danse russe tirée du ballet Casse-Noisette de Piotr Tchaïkovski .
Le second concert commence par le Prélude à l’après-midi d’un faune de Claude Debussy où la beauté plastique de cette lecture ne rachète pas un manque flagrant d’impressionnisme musical d’autant plus que la flûte de François Laurent s’éloigne de tout rapsodisme pastoral pour tutoyer une crudité bien prosaïque.
La flûte de Mathieu Dufour, par contre, trouve tour à tour dans le concerto de Jacques Ibert l’expressionisme le plus délié, le plus mystérieux ou le plus joyeux pour caractériser de la plus belle façon cette page néo-classique aussi charmeuse qu’enjouée. Le public l’acclame et, en retour, il quitte la scène aprés l’avoir conquis un fois encore avec Syrinx de Debussy.
Enfin, Tugan Sokhiev s’attaque à la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz (c’est au moins la troisième fois à la Halle aux Grains depuis qu’il est à la tête de cet orchestre!).
Et une chose apparait bien vite, il a certes la capacité de faire bien jouer ce dernier, mais c’est, dans cette oeuvre en particulier, que son interprétation, elle-même, pêche: le premier mouvement Rêverie et passions ressemble à du Wagner, le deuxième Un bal à du Tchaïkovski, le troisième Scène aux Champs à du Mendelssohn, c’est, enfin dans les deux derniers Marche au supplice et Songe d’une nuit de Sabbat que Berlioz apparait vraiment .
Ainsi, beaucoup plus à l’aise dans la musique russe que la musique française, Tugan Sokhiev, qui ne peut malheureusement ignorer cette dernière, doit, en élargissant son répertoire, s’atteler à en parfaire sa compréhension.
Jean-Félix Marquette
Publié le 03/11/2010 à 08:59, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.