Halle aux grains
> 7 mai
Sortilèges et fiesta mexicana
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Alondra de la Parra, direction
Alondra de la Parra, jeune et très douée chef d’orchestre mexicaine (elle a créé à 23 ans le Philharmonic Orchestra of the Americas qui est basé à New-York, sa ville natale), part en tournée en Chine avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse. Avant celle-ci, elle donne avec cet orchestre deux concerts au programme identique à Rodez et à la Halle aux Grains de Toulouse.
La flûte réveuse de Sandrine Tilly ouvre le Prélude à l’après-midi d’un faune de Claude Debussy. Aussi poétique qu’envoûtant le discours qu’y entremêle Alondra de la Parra relance et enrichit à merveille les sensuelles interventions de sa soliste.
D’un climat très proche, Ma mère l’Oye de Maurice Ravel nous offre cinq tableaux sublimant l’imaginaire des contes de fées. Là aussi, Alondra de la Parra en délivre le côté magique. Sa direction précise et élégante, qu’elle mime de tout son corps dans un véritable ballet presque lascif, entrouvre cet univers féérique où son orchestre s’ébat dans le plus pur hédonisme.
Leonard Bernstein avait popularisé, en l’enregistrant, la Sinfonia India du mexicain Carlos Chavez dans les années soixante du siècle dernier. Très colorée, percussive et rythmique en diable, et utilisant des airs du folklore Yaqui, elle devient, dirigée comme ce soir, par quelqu’un qui en a une compréhension aussi poussée, un irrésistible torrent de lave musicale emportant tout sur son passage.
Iberia, deuxième partie des trois Images de Claude Debussy, comporte elle-même trois parties: Par les rues et par les chemins, Les parfums de la nuit et Le matin d’un jour de fête. Là encore, Alondra de la Parra s’empare de ce chef-d’œuvre avec une autorité et un intelligence du texte rares. L’Espagne ardente et éternelle s’y révèle dans toute sa splendeur grâce aux couleurs vives et tranchées qui naissent de l’Orchestre du Capitole, virtuose et enflammé comme jamais.
Le Boléro de Maurice Ravel clôt ce très beau concert. Cette page célébrissime aux ostinati obsédants et hypnotiques a tout pour fasciner tous les publics et mettre en valeur les pupitres d’un orchestre. Alondra de la Parra réussit haut la main ces deux gageures et obtient un triomphe plus que mérité au climax final. Triomphe qu’elle prolonge aussitôt avec le Danzon n°2 d’Arturo Marquez, compositeur mexicain qui a su, lui aussi, grâce notamment à cette pièce nerveuse et entraînante, s’approcher d’une apocalypse de la danse!
Décidément, cette tournée chinoise s’annonce sous les meilleurs auspices.
Jean-Félix Marquette
Alondra de la Parra, jeune et très douée chef d’orchestre mexicaine (elle a créé à 23 ans le Philharmonic Orchestra of the Americas qui est basé à New-York, sa ville natale), part en tournée en Chine avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse. Avant celle-ci, elle donne avec cet orchestre deux concerts au programme identique à Rodez et à la Halle aux Grains de Toulouse.
La flûte réveuse de Sandrine Tilly ouvre le Prélude à l’après-midi d’un faune de Claude Debussy. Aussi poétique qu’envoûtant le discours qu’y entremêle Alondra de la Parra relance et enrichit à merveille les sensuelles interventions de sa soliste.
D’un climat très proche, Ma mère l’Oye de Maurice Ravel nous offre cinq tableaux sublimant l’imaginaire des contes de fées. Là aussi, Alondra de la Parra en délivre le côté magique. Sa direction précise et élégante, qu’elle mime de tout son corps dans un véritable ballet presque lascif, entrouvre cet univers féérique où son orchestre s’ébat dans le plus pur hédonisme.
Leonard Bernstein avait popularisé, en l’enregistrant, la Sinfonia India du mexicain Carlos Chavez dans les années soixante du siècle dernier. Très colorée, percussive et rythmique en diable, et utilisant des airs du folklore Yaqui, elle devient, dirigée comme ce soir, par quelqu’un qui en a une compréhension aussi poussée, un irrésistible torrent de lave musicale emportant tout sur son passage.
Iberia, deuxième partie des trois Images de Claude Debussy, comporte elle-même trois parties: Par les rues et par les chemins, Les parfums de la nuit et Le matin d’un jour de fête. Là encore, Alondra de la Parra s’empare de ce chef-d’œuvre avec une autorité et un intelligence du texte rares. L’Espagne ardente et éternelle s’y révèle dans toute sa splendeur grâce aux couleurs vives et tranchées qui naissent de l’Orchestre du Capitole, virtuose et enflammé comme jamais.
Le Boléro de Maurice Ravel clôt ce très beau concert. Cette page célébrissime aux ostinati obsédants et hypnotiques a tout pour fasciner tous les publics et mettre en valeur les pupitres d’un orchestre. Alondra de la Parra réussit haut la main ces deux gageures et obtient un triomphe plus que mérité au climax final. Triomphe qu’elle prolonge aussitôt avec le Danzon n°2 d’Arturo Marquez, compositeur mexicain qui a su, lui aussi, grâce notamment à cette pièce nerveuse et entraînante, s’approcher d’une apocalypse de la danse!
Décidément, cette tournée chinoise s’annonce sous les meilleurs auspices.
Jean-Félix Marquette
Publié le 10/05/2013 à 09:52, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.