Léo Warynski
Another Look

Philipp Glass. Les Métaboles. Live à Vézelay. CD b. records.
La musique de Philipp Glass est basée sur une écriture cyclique qui évolue au fil du discours pour se renouveler et aller vers des chemins où l’auditeur doit accepter de se perdre.
Pour servir cette musique, Léo Warynski a choisi un parti-pris de clarté polyphonique, le chœur chante sans vibrato, les tempos sont remarquablement choisis, ils permettent eux aussi de suivre les évolutions du discours musical sans lassitude. La plage numéro six marque une rupture nette dans ce discours musical, preuve s’il en est que cette musique peut être aussi disruptive.
La direction est précise sans être rigide, les respirations sont très bien intégrées au déroulé musical, mettant en valeur des césures, comme des «accidents» dans ce langage répétitif. Il met l’auditeur dans une écoute active en évitant la lassitude.
L’orgue soutenant le chœur rattache inévitablement cette musique aux premières polyphonies écrites au Moyen-Âge à la manière de Léonin ou Pérotin.
Des interprètes qui se sortent remarquablement de la difficulté de cette musique répétitive qu’il ne faut pas rendre mécanique et désincarnée mais bien au contraire, avec une vision interprétative et engagée du texte.
La seconde pièce du programme est un changement total d’époque et d’esthétique avec un canon à seize voix d’Andrea Basily (1705-1777). Néanmoins, il s’agit là aussi d’une écriture basée sur la répétition, mettant en miroir la démarche de deux compositeurs que tout sépare a priori.
La lecture du groupe Les Métaboles demeure très éthérée, laissant le discours musical s’élever malgré la densité polyphonique de cette musique.
Ce disque est un manifeste pour défendre l’école minimaliste, où la France a souvent tendance à dédaigner cette musique qui serait uniquement rattachée à la pop musique.
Un disque lumineux qui porte haut la musique de Philipp Glass.
Michel Pertile
Lien vers Spotify
La musique de Philipp Glass est basée sur une écriture cyclique qui évolue au fil du discours pour se renouveler et aller vers des chemins où l’auditeur doit accepter de se perdre.
Pour servir cette musique, Léo Warynski a choisi un parti-pris de clarté polyphonique, le chœur chante sans vibrato, les tempos sont remarquablement choisis, ils permettent eux aussi de suivre les évolutions du discours musical sans lassitude. La plage numéro six marque une rupture nette dans ce discours musical, preuve s’il en est que cette musique peut être aussi disruptive.
La direction est précise sans être rigide, les respirations sont très bien intégrées au déroulé musical, mettant en valeur des césures, comme des «accidents» dans ce langage répétitif. Il met l’auditeur dans une écoute active en évitant la lassitude.
L’orgue soutenant le chœur rattache inévitablement cette musique aux premières polyphonies écrites au Moyen-Âge à la manière de Léonin ou Pérotin.
Des interprètes qui se sortent remarquablement de la difficulté de cette musique répétitive qu’il ne faut pas rendre mécanique et désincarnée mais bien au contraire, avec une vision interprétative et engagée du texte.
La seconde pièce du programme est un changement total d’époque et d’esthétique avec un canon à seize voix d’Andrea Basily (1705-1777). Néanmoins, il s’agit là aussi d’une écriture basée sur la répétition, mettant en miroir la démarche de deux compositeurs que tout sépare a priori.
La lecture du groupe Les Métaboles demeure très éthérée, laissant le discours musical s’élever malgré la densité polyphonique de cette musique.
Ce disque est un manifeste pour défendre l’école minimaliste, où la France a souvent tendance à dédaigner cette musique qui serait uniquement rattachée à la pop musique.
Un disque lumineux qui porte haut la musique de Philipp Glass.
Michel Pertile
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Publié le 21/10/2025 à 21:26, mis à jour le 21/10/2025 à 21:47.