Quelle entrée en fanfare pour ce concert d’ouverture. Rien moins que la Turangalîla-Symphonie d’Olivier Messiaen, œuvre phare de l’après-guerre mobilisant un orchestre particulièrement imposant et deux instruments solistes: piano et ondes Martenot.
Véritable symphonie concertante en dix mouvements, soixante-seize ans après sa création, elle garde toujours ce caractère moderniste au symbolisme incandescent et au mystère préservé.
Termo Peltokoski s’en empare avec une maîtrise et une autorité impressionnantes. L’immense orchestre aux percussions dominantes offre unesolide cohérence, les rythmes s’enchaînent avec un naturel confondant et avec une articulation non moins naturelle guidés par une pulsation inexorable. L’ondiste Cécile Lartigau, familière de l’œuvre, s’intègre parfaitement dans la trame orchestrale. Quant à Bertrand Chamayou, il magnifie l’écriture virtuose d’Olivier Messiaen, posant sur l’écrin orchestral des pointes de diamant qui déchirent l’espace sonore. Oui, nous avons là une lecture engagée et une vision transcendante. Merci à tous.

Jean-Félix Marquette