Halle aux grains
> 29 avril
Bertrand Chamayou
Les grands interprètes

Photographie par Marco Borggreve
Très aimé du public de sa ville natale, Bertrand Chamayou propose un récital composé de pièces qu’il aime particulièrement et dont l’interprétation lui a déjà assuré une réputation internationale.
Le récital s’ouvre avec la seconde des deux Légendes pour piano, de Franz Liszt, composées en 1863: Saint François de Paule marchant sur les eaux. Refusé par les bateliers parce que trop pauvre, le saint traverse le détroit de Messine lors d’une effroyable tempête que Liszt restitue à merveille. Sous les doigts du pianiste, ce ne sont que grondements et tourbillons des éléments déchaînés. Suivent Les Miroirs de Maurice Ravel, une œuvre difficile à jouer qui n’a pas été immédiatement bien accueillie. Pourtant quelle richesse, quelle puissance d’évocation. C’est de la musique tableau: Chamayou nous fait voir Les papillons ou Les oiseaux tristes, tandis que la solitude sur Une barque sur l’océan est palpable. C’est une ambiance presque sauvage que nous propose l’Alborada del Grazioso, une illustration parmi d’autres de la fascination du compositeur pour l’Espagne. Enfin, la Vallée des Cloches crée une sorte de fascination presque compulsive. Ce n’est en fait , malgré la grande qualité de la prestation du pianiste qu’une mise en bouche ou plutôt, osons le néologisme, une mise en oreilles pour Gaspard de la Nuit. Ondine, puis le Gibet et enfin Scarbo enchaînent les évocations macabres. C’est une ambiance terrifiante que la virtuosité du pianiste alliée à une grande sensibilité fait ressentir profondément. On entre dans un autre univers. En seconde partie du récital, on passe au monde de Glinka et Balakirev, des sonorités plus classiques, encore empreintes de la tradition romantique. L’Alouette du premier, arrangée par le second, devient visible, s’élançant dans le ciel. C’est une floraison de notes qui finit par s’apaiser dans un pianissimo très doux. Suivent une berceuse et la seconde des mazurkas de Balakirev et surtout sa sublime Islamey, inspirée par les femmes du Caucase. La musique est littéralement envoûtante, le jeu du pianiste nous entraîne dans un ailleurs oriental absolument fascinant.
Salué par des applaudissements enthousiastes, Chamayou propose en bis les Jeux d’eaux de Ravel, qu’il joue en hommage au pianiste Vlado Perlemuter qui lui a transmis sa passion pour Ravel. Une fabuleuse soirée qui met en avant l’opportunité du choix des Grands Interprètes.
Danielle Anex-Cabanis
Le récital s’ouvre avec la seconde des deux Légendes pour piano, de Franz Liszt, composées en 1863: Saint François de Paule marchant sur les eaux. Refusé par les bateliers parce que trop pauvre, le saint traverse le détroit de Messine lors d’une effroyable tempête que Liszt restitue à merveille. Sous les doigts du pianiste, ce ne sont que grondements et tourbillons des éléments déchaînés. Suivent Les Miroirs de Maurice Ravel, une œuvre difficile à jouer qui n’a pas été immédiatement bien accueillie. Pourtant quelle richesse, quelle puissance d’évocation. C’est de la musique tableau: Chamayou nous fait voir Les papillons ou Les oiseaux tristes, tandis que la solitude sur Une barque sur l’océan est palpable. C’est une ambiance presque sauvage que nous propose l’Alborada del Grazioso, une illustration parmi d’autres de la fascination du compositeur pour l’Espagne. Enfin, la Vallée des Cloches crée une sorte de fascination presque compulsive. Ce n’est en fait , malgré la grande qualité de la prestation du pianiste qu’une mise en bouche ou plutôt, osons le néologisme, une mise en oreilles pour Gaspard de la Nuit. Ondine, puis le Gibet et enfin Scarbo enchaînent les évocations macabres. C’est une ambiance terrifiante que la virtuosité du pianiste alliée à une grande sensibilité fait ressentir profondément. On entre dans un autre univers. En seconde partie du récital, on passe au monde de Glinka et Balakirev, des sonorités plus classiques, encore empreintes de la tradition romantique. L’Alouette du premier, arrangée par le second, devient visible, s’élançant dans le ciel. C’est une floraison de notes qui finit par s’apaiser dans un pianissimo très doux. Suivent une berceuse et la seconde des mazurkas de Balakirev et surtout sa sublime Islamey, inspirée par les femmes du Caucase. La musique est littéralement envoûtante, le jeu du pianiste nous entraîne dans un ailleurs oriental absolument fascinant.
Salué par des applaudissements enthousiastes, Chamayou propose en bis les Jeux d’eaux de Ravel, qu’il joue en hommage au pianiste Vlado Perlemuter qui lui a transmis sa passion pour Ravel. Une fabuleuse soirée qui met en avant l’opportunité du choix des Grands Interprètes.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 27/05/2025 à 10:17, mis à jour le 27/05/2025 à 10:24.