Ce jeudi midi, la basilique Saint-Sernin baignait dans une lumière aussi éclatante que le programme proposé par Étienne Berny, à l’occasion de son récital de fin d’études à l’isdaT (Institut supérieur des arts et du design de Toulouse).
Sous les voûtes romanes, le jeune organiste a déployé un parcours musical centré sur le thème des variations et des paraphrases, en dialogue avec quatre siècles d’écriture pour l’orgue.
La solennité de Nicolas de Grigny, avec ses variations sur des thèmes liturgiques, a ouvert le récital avec un sens aigu de la forme et de la couleur. Puis vint Félix Mendelssohn, dont le romantisme lumineux faisait résonner avec ampleur les timbres du grand orgue Aristide Cavaillé-Coll, joyau de la basilique.
Le sommet émotionnel fut atteint avec le Salve Regina d’Olivier Latry, œuvre contemporaine aussi exigeante que rayonnante, interprétée avec ferveur par Étienne Berny et portée par le chœur grégorien de la Schola Cantorum de la basilique, dirigé avec justesse et subtilité par Clarisse Chantelot. L’alternance des voix et de l’orgue donnait naissance à un espace sonore à la fois ancien et résolument moderne.
Ce récital fut bien plus qu’un examen: un hommage sensible et maîtrisé à la richesse du langage organistique et à l’inspiration des compositeurs, du Grand Siècle à la tribune de Notre-Dame de Paris.

Alexandre Vialle