Halle aux Grains
> 10 avril

Danses joyeuses et élans passionnés

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Martha Argerich, pianiste de légende, maintenant âgée de 83 ans, donnait en concert à la Halle aux Grains le premier concerto pour piano de Ludwig van Beethoven. Ce concerto elle le donnait déjà en concert à l’âge de 8 ans!
Accompagnée par Renaud Capuçon, qui troquait son archet pour la baguette, et l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, et dominant de sa rayonnante maturité, entourée d’une électricité palpable, elle déclame d’une autorité incontestable et d’une virtuosité assumée sans oublier la pure poésie des doigts qui la caractérise un discours admirable à l’image de la fantastique cadence du premier mouvement. Renaud Capuçon, plus complice qu’accompagnateur, lui tisse un écrin au fini instrumental délicat mais lumineux. Très applaudie, elle offre à son public un extrait des Fantasiestücke op. 12 de Robert Schumann, la septième pièce de ce corpus: Traumes Wirren ( Troubles songes) à l’intensité radiante.
Pour ouvrir ce concert, que les mêmes acteurs devaient donner le lendemain au Festival d’Aix-en-Provence, Renaud Capuçon choisit une œuvre de Charlotte Sohy titrée Danse Mystique. Ce poème symphonique de 1922 à l’impressionnisme foisonnant gagne sous cette baguette et avec cet orchestre une dimension onirique aux couleurs fauves et au lyrisme conquérant.
Et enfin, pour finir la soirée, chef et orchestre se lancent dans la huitième symphonie d’Antonín Dvořák. D’une énergie vitale inépuisable, privilégiant un climat de danses perpétuelles sans oublier le sens du mouvement épique, ils s’ingénient en en souligner le charme slave, qui ici, respire naturellement. Le public a le sentiment d’avoir assister à un grand concert.

Jean-Félix Marquette
Publié le 22/04/2025 à 22:30.