Benjamin Schmid, violon
Beethoven : Concerto pour violon

Beethoven, Concerto pour violon, Andante cantabile du Trio Archiduc (arrangement). Benjamin Schmid, violon, Orchester Wiener Akademie, direction Martin Haselböch. CD Aparté
Bardé de récompense, à la tête d’une discographie impressionnante, pédagogue très couru, directeur artistique de l’orchestre de chambre Musica Vitae à Växjö, en Suède, amoureux de jazz où il excelle, le violoniste autrichien Benjamin Schmid âgé de 56 ans n’est pas en France le plus connu des virtuoses du violon. A l’écoute du fameux Concerto pour violon de Beethoven, on comprend sa notoriété dans les pays essentiellement germanophones et on déplore la désaffection dont il souffre ici.
Pour la pièce maîtresse de l’enregistrement, l’Orchester Wiener Akademie dirigé par Martin Haselböck sonne souvent trop carré, surtout pour l’ample premier mouvement qui manque de souplesse et marque bien fortement les appuis. Le virtuose n’a que plus de mérite en allégeant Beethoven, en le parant de sonorités subtiles. La cadence qui clôt l ’Allegro ma non troppo séduit par sa virtuosité inventive, par la finesse des traits, la hardiesse de ses changements de couleurs. Benjamin Schmid livre là un moment musical intense et élégant à la fois. L’harmonie entre l’orchestre et l’interprète est plus heureusement affirmée dans le deuxième temps, l’admirable Larghetto d’où les notes du violon brodent autour des cuivres et des bois une véritable dentelle sonore, transparente et bellement ouvragée. Le Rondo allegro trouve le bon tempo pour clore la pièce dans une danse à la fois robuste et légère, le violon faisant de son mieux pour contrebalancer un orchestre brillant, mais décidément lourdaud.
L’Andante cantabile du Trio l’Archiduc, orchestré par Franz Liszt complète l’enregistrement. On sait que Liszt a transcrit pour piano seul toutes les symphonies de Beethoven. Il a aussi composé une grande Cantate pour l’inauguration du monument Beethoven à Bonn dans laquelle s’inscrit cet andante cantabile, orchestré par ses soins. Martin Haselböch donne à ce mouvement l’ampleur nécessaire et fait briller tous les pupitres d’une orchestration brillante.
L’ensemble du CD laisse une impression mitigée tant par sa composition – un «air» de concert, un concerto – que par l’inégale prestation d’une phalange symphonique, plus portée sur l’éclat que sur la profondeur. Reste la découverte d’un virtuose majeur.
Jean Jordy
Bardé de récompense, à la tête d’une discographie impressionnante, pédagogue très couru, directeur artistique de l’orchestre de chambre Musica Vitae à Växjö, en Suède, amoureux de jazz où il excelle, le violoniste autrichien Benjamin Schmid âgé de 56 ans n’est pas en France le plus connu des virtuoses du violon. A l’écoute du fameux Concerto pour violon de Beethoven, on comprend sa notoriété dans les pays essentiellement germanophones et on déplore la désaffection dont il souffre ici.
Pour la pièce maîtresse de l’enregistrement, l’Orchester Wiener Akademie dirigé par Martin Haselböck sonne souvent trop carré, surtout pour l’ample premier mouvement qui manque de souplesse et marque bien fortement les appuis. Le virtuose n’a que plus de mérite en allégeant Beethoven, en le parant de sonorités subtiles. La cadence qui clôt l ’Allegro ma non troppo séduit par sa virtuosité inventive, par la finesse des traits, la hardiesse de ses changements de couleurs. Benjamin Schmid livre là un moment musical intense et élégant à la fois. L’harmonie entre l’orchestre et l’interprète est plus heureusement affirmée dans le deuxième temps, l’admirable Larghetto d’où les notes du violon brodent autour des cuivres et des bois une véritable dentelle sonore, transparente et bellement ouvragée. Le Rondo allegro trouve le bon tempo pour clore la pièce dans une danse à la fois robuste et légère, le violon faisant de son mieux pour contrebalancer un orchestre brillant, mais décidément lourdaud.
L’Andante cantabile du Trio l’Archiduc, orchestré par Franz Liszt complète l’enregistrement. On sait que Liszt a transcrit pour piano seul toutes les symphonies de Beethoven. Il a aussi composé une grande Cantate pour l’inauguration du monument Beethoven à Bonn dans laquelle s’inscrit cet andante cantabile, orchestré par ses soins. Martin Haselböch donne à ce mouvement l’ampleur nécessaire et fait briller tous les pupitres d’une orchestration brillante.
L’ensemble du CD laisse une impression mitigée tant par sa composition – un «air» de concert, un concerto – que par l’inégale prestation d’une phalange symphonique, plus portée sur l’éclat que sur la profondeur. Reste la découverte d’un virtuose majeur.
Jean Jordy
Publié le 29/01/2025 à 20:23, mis à jour le 29/01/2025 à 20:25.