Halle aux Grains
> 11 janvier

A sea symphony

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Chen Reiss, soprano / Sir Simon Keenlyside, baryton
Orfeon Donostiarra. José Antonio Sainz Alfaro, chef de chœur
Tarmo Peltokoski, direction


Tarmo Peltokoski a l’ambition de proposer au public toulousain l’intégrale des neuf symphonies de Ralph Vaughan Williams lors des saisons à venir. Ce soir il commence par la première: A Sea Symphony, celle qui mobilise l’effectif le plus étendu à savoir un grand orchestre avec orgue, un chœur mixte et deux solistes, soprano et baryton.
Cette symphonie chorale sur des textes de Walt Whitman fut composée de 1903 à 1909 et révisée en 1923 et comprend quatre mouvements où le chœur est omniprésent.
Ainsi dès le premier mouvement, A Song for All Seas, All Ships, retentit une joyeuse célébration dont Tarmo Peltokoski n’a pas peur d’en accentuer la grandiloquence conquérante. L’Orfeon Donostiarra s’y montre souverain et les deux solistes, Sir Simon Keenlyside, à la voix d’airain et Chen Reiss, plus introspective, presque sublimes.
Le deuxième mouvement, On the Beach at Night, Alone, sombre méditation où la baguette de ce chef habité se fait profondément apaisée devient un morceau de bravoure pour le baryton soutenu par le chœur toujours aussi superlatif.
Le troisième mouvement Scherzo: The Waves où les solistes sont absents est l’occasion pour Tarmo Peltokoski de transmettre à son orchestre et au chœur son exaltation frénétique rompant toutes les amarres.
Le dernier mouvement The Explorers, apothéose finale, loin de tout symbolisme diaphane devient une errance des âmes tourmentées où chacun, chœur, solistes et orchestre, s’emploie à en matérialiser la vision la plus marquante.
Cette interprétation sous-tendue par une métaphysique quasi religieuse (Tarmo Peltokoski brandira la partition sous les vivats du public) ne peut que nous faire espérer d’entendre bientôt la suite de ce corpus symphonique.

Jean-Félix Marquette
Publié le 14/01/2025 à 07:58.