Tarmo Peltokoski, direction
Elsa Dreisig, soprano / Tuija Knihtilä, mezzo-soprano
Tuomas Katajala, ténor / Albert Dohmen, basse
Chœur de l’Opéra National du Capitole. Gabriel Bourgoin, chef de chœur
Chœur de l’Opéra Orchestre National Montpellier Occitanie. Noëlle Gény, cheffe de chœur

Pour célébrer le nouvel an Tarmo Peltokoski offre au public toulousain, trois soirs de suite, la neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven. Nous y assistons le dernier soir.
Tarmo Peltokoski dirige sans partition et place son orchestre, premiers violons et seconds violons de part et d’autre, violoncelles et altos au centre, les contrebasses à sa gauche, bois, cuivres et percussions en arrière plan.
Dès le sentiment de doute qui ouvre l’Allegro ma non tropo, un poco maestoso initial, une tension dynamisante envahit l’orchestre, qui cravaché comme jamais, s’attèle à suivre l’urgence de cette baguette qui précipite quelque peu le tempo de ce mouvement.
Le Molto vivace est parfait. Cette folle danse sicilienne au rythme impérieux est transcendée par la virtuosité de l’orchestre à l’image des interventions explosives du timbalier.
L’Adagio molto e cantabile perd un peu de sa sérénité mais reste cependant un très beau moment de poésie suspendue.
Le Finale retrouve la même magie qui régnait dans le scherzo. L’orchestre, au top, introduit magnifiquement le récitatif inaugural de la basse soliste, Albert Dohmen, au chant impérial qui lance avec une mâle assurance le fameux Hymne à la joie, suivi aussitôt par le ténor Tuomas Katajala et par tout le chœur. Le quatuor de solistes, qui comprend également l’excellente Elsa Dreisig et la très sûre Tuija Knihtilä, à l’homogénéité admirable, s’oppose au chœur tonitruant à la densité oppressante.
Malgré tout, grâce à cette interprétation personnelle, l’œuvre garde sa dimension spirituelle et son universel message de fraternité et trouve ainsi le chemin de nos cœurs.

Jean-Félix Marquette