Quelle merveille que cette reprise du Dialogue des Carmélites de Francis Poulenc dans la mise en scène sobre et élégante d’Olivier Py qui n’a pas pris une ride. Le terrible final est toujours aussi glacial avec cette économie de moyens qui le rend encore plus puissant, plus fort.
La distribution atteint des sommets. Vanina Santoni incarne la fragile Blanche de La Force avec une rare conviction, la voix est lumineuse, puissante. Patricia Petibon est une Mère supérieure superlative, toute de conviction et d’élégance. Véronique Gens est Madame Lidoine tout aussi convaincante que les autres membres de cette distribution remarquable. Sophie Koch nous bouleverse par son interprétation vraiment incarnée de Madame de Croissy. La scène de son agonie nous laisse comme pétrifié par tant de douleur: un très grand moment d’opéra. Il ne faudrait pas oublier Alexandre Duhamel en père déchiré à la voix ronde, équilibrée et Sahy Ratia en Chevalier fragile et solaire.
Karina Canellakis conduit l’Orchestre Les Siècles avec vigueur, rigueur et conviction. La partition sonne avec emphase, puissance et terreur: magnifique.
Un grand, très grand moment d’opéra, de bonheur… vraiment!

Marc Laborde