Pierre Réach, piano
Beethoven : Sonates, volume 3
Le pianiste Pierre Réach est près d’achever son cycle des Sonates de Beethoven, l’œuvre de toute sa vie artistique. Le dernier volume de son intégrale des Sonates de Beethoven sortira en 2025 (Vol. 4). Avec ce volume 3, publié au printemps 2024, le pianiste transmet aujourd’hui un patrimoine pianistique de premier ordre qui illustre sa compréhension exceptionnelle de l’écriture beethovénienne. Il a d’ailleurs consacré une bonne partie de sa vie au compositeur, animé par une passion dont il ne s’est jamais départi au fil des années.
Bien qu’il ait côtoyé voire suivi quelques-uns des grands interprètes du compositeur, allant des parangons du style le plus exacerbé à ceux qui défendent une approche plus réservée, Pierre Réach donne une vision qui lui est personnelle qui s’appuie sur un jeu puissant, une vraie construction de ses interprétations, dont la subtilité et la finesse sont remarquables, ainsi que le montre dès le début la Sonate opus 2, encore fortement influencée par ses illustres prédécesseurs Haydn et Mozart. Que ce soit dans la Sonate opus 10 ou dans
la Pathétique (opus 13 en ut mineur), Pierre Réach allie la profondeur d’un jeu très sensible créant des émotions fortes, puissantes, mais aussi toutes en douceur. Un critique a même évoqué la fluidité schubertienne en commentant cet enregistrement.
La Sonate Waldstein (Opus 53), dans le flux ininterrompu d’un des mouvements les plus longs (presque 12 mn) rayonne d’une même force sereine, lumineuse, pour exprimer la force, comme dans une sorte d’éloquence musicale. On retrouve cette même puissance dans les 3 Sonates enchaînées (53, 79, 81a «Les Adieux») chacune comportant 3 mouvements. Le pianiste a une sorte de magie dans les doigts; j’aimerais le voir jouer.
Les 4 mouvements de l’opus 101 en la majeur pour le Hammerklavier / pianoforte (1816) expriment bien le souci du compositeur de constamment recréer quelque chose de neuf sans qu’on soit jamais sûr qu’il n’aurait pas pu aller plus loin, tant sa force créatrice est impressionnante. Le pianiste a bien compris le message et le restitue avec une force remarquable et très personnel. Beethoven n’entendait plus et le piano devenait son instrument de communication. Il n’attendait pas de réponse, il ne l’aurait pas entendue, mais entendait faire passer un message, fort et riche. Le pianiste réussit à être le truchement comme on disait au XVIIIe siècle, relais du lien voulu par le compositeur et ceux qui écouteraient sa musique.
Les deux premières livraisons étaient déjà tout aussi remarquables, vivement la 4e et dernière!
Danielle Anex-Cabanis
Bien qu’il ait côtoyé voire suivi quelques-uns des grands interprètes du compositeur, allant des parangons du style le plus exacerbé à ceux qui défendent une approche plus réservée, Pierre Réach donne une vision qui lui est personnelle qui s’appuie sur un jeu puissant, une vraie construction de ses interprétations, dont la subtilité et la finesse sont remarquables, ainsi que le montre dès le début la Sonate opus 2, encore fortement influencée par ses illustres prédécesseurs Haydn et Mozart. Que ce soit dans la Sonate opus 10 ou dans
la Pathétique (opus 13 en ut mineur), Pierre Réach allie la profondeur d’un jeu très sensible créant des émotions fortes, puissantes, mais aussi toutes en douceur. Un critique a même évoqué la fluidité schubertienne en commentant cet enregistrement.
La Sonate Waldstein (Opus 53), dans le flux ininterrompu d’un des mouvements les plus longs (presque 12 mn) rayonne d’une même force sereine, lumineuse, pour exprimer la force, comme dans une sorte d’éloquence musicale. On retrouve cette même puissance dans les 3 Sonates enchaînées (53, 79, 81a «Les Adieux») chacune comportant 3 mouvements. Le pianiste a une sorte de magie dans les doigts; j’aimerais le voir jouer.
Les 4 mouvements de l’opus 101 en la majeur pour le Hammerklavier / pianoforte (1816) expriment bien le souci du compositeur de constamment recréer quelque chose de neuf sans qu’on soit jamais sûr qu’il n’aurait pas pu aller plus loin, tant sa force créatrice est impressionnante. Le pianiste a bien compris le message et le restitue avec une force remarquable et très personnel. Beethoven n’entendait plus et le piano devenait son instrument de communication. Il n’attendait pas de réponse, il ne l’aurait pas entendue, mais entendait faire passer un message, fort et riche. Le pianiste réussit à être le truchement comme on disait au XVIIIe siècle, relais du lien voulu par le compositeur et ceux qui écouteraient sa musique.
Les deux premières livraisons étaient déjà tout aussi remarquables, vivement la 4e et dernière!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 10/12/2024 à 20:24, mis à jour le 08/01/2025 à 08:22.