Premier volume. CD 1001 Notes.

Le pianiste Nicolas Horvath a mis en œuvre un projet original. Constatant que pour la plupart des compositeurs, on retient et interprète une souvent la dernière version de chacune des œuvres, il s’est attaché à retrouver différentes versions des Nocturnes de Chopin. La quête a été parfois difficile, dans des archives inconnues, inattendues. Sa patience a été couronnée de succès et ses découvertes se révèlent fort intéressantes, ce qui lui permet de présenter une version neuve des célèbres Nocturnes. Il prend soin de présenter et justifier ses choix dans la plaquette d’accompagnement du CD. Il explique la nature des différentes versions et donne leurs destinataires, ce qui est passionnant pour l’histoire sociale et l’histoire de la musique. Il fait revivre des dédicataires, ainsi Ferdinand Hiller, dédicataire des 3 Nocturnes n°15, et son salon parisien, avec ses visiteurs célèbres, comme Cherubini ou Meyerbeer… Il évoque la pianiste Camille Dubois et d’autres avec sensibilité.
Je ne suis pas sûre que cela change profondément notre perception des Nocturnes, mais c’est passionnant. Quant au pianiste, il est remarquable et ce long CD s’écoute avec un bonheur sans réserve. L’interprétation est à la fois pleine de force et de finesse, donnant une impression de plénitude et de maîtrise. Le plaisir de retrouver ces Nocturnes très connus, un peu différents, est très grand et on ne peut que féliciter Nicolas Horvath d’avoir activé son goût pour l’histoire pour le combiner à son talent de pianiste, que j’ai particulièrement apprécié dans les Nocturnes n°9.

Danielle Anex-Cabanis