Gaëtane Prouvost, violon
Fauré, Ravel, Enesco, Boulanger
Dana Ciocarlie et Mara Dobresco, piano. CD En Phases.
Si Fauré est célèbre pour ses mélodies, sa musique de chambre et l’atmosphère feutrée de son univers, on oublie plus souvent sa carrière de pédagogue. En effet, en 1896, il prend la succession de Massenet à la tête de la classe de composition du Conservatoire de Paris en 1896, poste qu’il occupera durant neuf ans avant d’être nommé directeur du prestigieux établissement.
C’est durant cette période qu’il sera le professeur de trois figures marquantes du début du 20e siècle: Lili Boulanger, Georges Enesco et Maurice Ravel.
La violoniste Gaëtane Prouvost interprète ce programme accompagnée au piano par Dana Ciocarlie. Le duo fonctionne parfaitement. Ces artiste d’expérience savent apporter l’énergie, la fougue mais aussi la nostalgie ou le calme que ces musiques véhiculent. Le programme, intelligemment construit, nous tient en haleine du début à la fin.
Ce sont deux pièces de Lili Boulanger qui ouvrent le CD. Un Nocturne mélancolique précède Cortège, une courte pièce pleine d’énergie et de joie.
Nous poursuivons avec trois pièces pour violon et quatre mains de Georges Enesco. La pianiste Mara Dobresco rejoint Dana Ciocarlie pour cette œuvre. Le choix du piano à quatre mains pour l’accompagnement est original. Il permet une écriture plus dense et élargie qui soutient le violon d’une belle manière. Il y a de magnifiques moments dans ces pièces, notamment dans le Nocturne final que nos trois musiciennes subliment.
Arrivent ensuite trois pièces de Maurice Ravel. La Sonate opus posthume est une curiosité en quelque sorte, Ravel n’ayant pas souhaité l’intégrer à son catalogue de son vivant. Elle se compose d’un seul mouvement et nous offre un visage bien différent du Ravel que l’on connait. C’est d’ailleurs parce qu’il a renié cette écriture encore proche du Romantisme qu’il n’a pas souhaité en faire la promotion. Cependant c’est une belle œuvre que l’on découvre avec intérêt et il faut, pour celà, féliciter les interprètes d’avoir fait ce choix. La Pavane pour une infante défunte est un classique que l’on ne présente plus. La transcription, du violoniste Paul Kochanski, est magnifique. Elle exploite tous les registres du violon, notamment de magnifiques harmoniques à la fin, joués à la perfection par Gaëtane Prouvost. Pour finir avec Ravel, la Berceuse sur le nom de Fauré est une courte pièce, d’une grande simplicité, écrite en hommage au maître.
L’ensemble se conclut avec la Sonate opus 108 de Gabriel Fauré. Composée en 1916, c’est donc une œuvre de maturité. D’un abord sans doute moins aisé que ses pièces les plus renommées, elle est d’une grande densité. Elle accompagne ainsi l’auditeur, qui a été préparé par toutes les pièces précédentes, vers un langage plus complexe mais tout aussi expressif et empli d’émotions.
L’hommage ainsi rendu à Gabriel Fauré est totalement réussi. Saluons la prestation impeccable de ces interprètes de grand talent. Le jeu de Gaëtane Prouvost, mis à l’honneur, est celui d’une musicienne totalement accomplie. Son violon exprime toute la palette des émotions avec beaucoup d’engagement et cela grâce à une grande virtuosité. Ses accompagnatrices sont de la même veine et savent soutenir sa prestation avec brio.
Pierre-Jean Schoen
Si Fauré est célèbre pour ses mélodies, sa musique de chambre et l’atmosphère feutrée de son univers, on oublie plus souvent sa carrière de pédagogue. En effet, en 1896, il prend la succession de Massenet à la tête de la classe de composition du Conservatoire de Paris en 1896, poste qu’il occupera durant neuf ans avant d’être nommé directeur du prestigieux établissement.
C’est durant cette période qu’il sera le professeur de trois figures marquantes du début du 20e siècle: Lili Boulanger, Georges Enesco et Maurice Ravel.
La violoniste Gaëtane Prouvost interprète ce programme accompagnée au piano par Dana Ciocarlie. Le duo fonctionne parfaitement. Ces artiste d’expérience savent apporter l’énergie, la fougue mais aussi la nostalgie ou le calme que ces musiques véhiculent. Le programme, intelligemment construit, nous tient en haleine du début à la fin.
Ce sont deux pièces de Lili Boulanger qui ouvrent le CD. Un Nocturne mélancolique précède Cortège, une courte pièce pleine d’énergie et de joie.
Nous poursuivons avec trois pièces pour violon et quatre mains de Georges Enesco. La pianiste Mara Dobresco rejoint Dana Ciocarlie pour cette œuvre. Le choix du piano à quatre mains pour l’accompagnement est original. Il permet une écriture plus dense et élargie qui soutient le violon d’une belle manière. Il y a de magnifiques moments dans ces pièces, notamment dans le Nocturne final que nos trois musiciennes subliment.
Arrivent ensuite trois pièces de Maurice Ravel. La Sonate opus posthume est une curiosité en quelque sorte, Ravel n’ayant pas souhaité l’intégrer à son catalogue de son vivant. Elle se compose d’un seul mouvement et nous offre un visage bien différent du Ravel que l’on connait. C’est d’ailleurs parce qu’il a renié cette écriture encore proche du Romantisme qu’il n’a pas souhaité en faire la promotion. Cependant c’est une belle œuvre que l’on découvre avec intérêt et il faut, pour celà, féliciter les interprètes d’avoir fait ce choix. La Pavane pour une infante défunte est un classique que l’on ne présente plus. La transcription, du violoniste Paul Kochanski, est magnifique. Elle exploite tous les registres du violon, notamment de magnifiques harmoniques à la fin, joués à la perfection par Gaëtane Prouvost. Pour finir avec Ravel, la Berceuse sur le nom de Fauré est une courte pièce, d’une grande simplicité, écrite en hommage au maître.
L’ensemble se conclut avec la Sonate opus 108 de Gabriel Fauré. Composée en 1916, c’est donc une œuvre de maturité. D’un abord sans doute moins aisé que ses pièces les plus renommées, elle est d’une grande densité. Elle accompagne ainsi l’auditeur, qui a été préparé par toutes les pièces précédentes, vers un langage plus complexe mais tout aussi expressif et empli d’émotions.
L’hommage ainsi rendu à Gabriel Fauré est totalement réussi. Saluons la prestation impeccable de ces interprètes de grand talent. Le jeu de Gaëtane Prouvost, mis à l’honneur, est celui d’une musicienne totalement accomplie. Son violon exprime toute la palette des émotions avec beaucoup d’engagement et cela grâce à une grande virtuosité. Ses accompagnatrices sont de la même veine et savent soutenir sa prestation avec brio.
Pierre-Jean Schoen
Publié le 29/10/2024 à 12:01.