Piano aux Jacobins
> 5 septembre
Rachel Breen
Le 44e festival de Piano aux Jacobins démarre somptueusement avec la grâce lumineuse d’une jeune pianiste américaine, Rachel Breen. En raison d’une retransmission en direct par France Musique, le concert se déroule non seulement sans entracte, mais dans un quasi enchaînement ininterrompu des œuvres choisies avec originalité dans une grande cohérence par la pianiste américaine.
Elle débute avec la Sonate en do majeur K 330 de Mozart qu’elle interprète avec grâce et simplicité, mettant particulièrement en valeur la délicate ligne mélodique proposée par le compositeur. Elle propose ensuite 3 Impromptus de Chopin qu’elle joue en alternance avec trois partitions rarement données en concert, toutes trois fort brèves. Après le 1e, c’est d’abord le court morceau de Berio intitulée Wasserklavier (Piano d’eau) dont le style est proche de celui de Chopin, au point qu’un auditeur non averti pourrait imaginer découvrir une œuvre du grand compositeur polonais. L’enchaînement entre l’Impromptu n°2 de Chopin et le très peu connu Impromptu passionné de Moussorgski qui sont tous les deux en fa dièse majeur, donne encore une fois la même impression de continuité ou de synchronie, d’autant plus que la pianiste passe de l’un à l’autre quasiment sans interruption. Quant à l’Impromptu n°3, il se poursuit par un morceau peu connu, très court de Schönberg, Fragment eines Klavierstücks: Leicht mit einiger unruhe, Rasch, Fast durchaus leise, (Fragment d’une pièce pour piano: Léger avec un peu d’agitation, Rapide, Doucement) que conclut une dernière pièce de Chopin, la Fantaisie impromptu op. 66.
Le récital se termine par la dernière Sonate de Beethoven n°32 en do mineur, opus 111, une œuvre complexe que Rachel Breen maîtrise avec fougue, surtout dans sa première partie, Maestoso – Allegro con brio e appassionato. Le grand écrivain allemand Thomas Mann aimait à dire qu’elle était en quelque sorte l’adieu à la sonate. Conclure par cette œuvre emblématique était d’autant plus approprié qu’elle répond à la première, toutes deux sont en do.
Une ovation enthousiaste salue les dernières notes. Rachel Green, avec grâce, joue en bis l’Aria des Variations Goldberg, qui est une magnifique conclusion au récital, le Kantor de Leipzig ayant inspiré une immense admiration à tous les compositeurs figurant au programme, que l’on songe au rôle déterminant de Mendelssohn dans la «résurrection» de Bach au XIXe siècle.
Un concert magnifique, d’une densité exceptionnelle.
Danielle Anex-Cabanis
Elle débute avec la Sonate en do majeur K 330 de Mozart qu’elle interprète avec grâce et simplicité, mettant particulièrement en valeur la délicate ligne mélodique proposée par le compositeur. Elle propose ensuite 3 Impromptus de Chopin qu’elle joue en alternance avec trois partitions rarement données en concert, toutes trois fort brèves. Après le 1e, c’est d’abord le court morceau de Berio intitulée Wasserklavier (Piano d’eau) dont le style est proche de celui de Chopin, au point qu’un auditeur non averti pourrait imaginer découvrir une œuvre du grand compositeur polonais. L’enchaînement entre l’Impromptu n°2 de Chopin et le très peu connu Impromptu passionné de Moussorgski qui sont tous les deux en fa dièse majeur, donne encore une fois la même impression de continuité ou de synchronie, d’autant plus que la pianiste passe de l’un à l’autre quasiment sans interruption. Quant à l’Impromptu n°3, il se poursuit par un morceau peu connu, très court de Schönberg, Fragment eines Klavierstücks: Leicht mit einiger unruhe, Rasch, Fast durchaus leise, (Fragment d’une pièce pour piano: Léger avec un peu d’agitation, Rapide, Doucement) que conclut une dernière pièce de Chopin, la Fantaisie impromptu op. 66.
Le récital se termine par la dernière Sonate de Beethoven n°32 en do mineur, opus 111, une œuvre complexe que Rachel Breen maîtrise avec fougue, surtout dans sa première partie, Maestoso – Allegro con brio e appassionato. Le grand écrivain allemand Thomas Mann aimait à dire qu’elle était en quelque sorte l’adieu à la sonate. Conclure par cette œuvre emblématique était d’autant plus approprié qu’elle répond à la première, toutes deux sont en do.
Une ovation enthousiaste salue les dernières notes. Rachel Green, avec grâce, joue en bis l’Aria des Variations Goldberg, qui est une magnifique conclusion au récital, le Kantor de Leipzig ayant inspiré une immense admiration à tous les compositeurs figurant au programme, que l’on songe au rôle déterminant de Mendelssohn dans la «résurrection» de Bach au XIXe siècle.
Un concert magnifique, d’une densité exceptionnelle.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 09/09/2024 à 20:50.