CD Évidence.

Dès le Prélude de la Suite numéro un, on est surpris par le tempo (très rapide), puis suit l’Allemande, dans un tempo très élastique, avec des appuis inutilement surlignés, frisant un côté démonstratif. Les articulations sont parfois surjouées (Courante). Puis, au fil des écoutes, on entre dans ce parti-pris qui a le mérite d’être tenu de bout en bout et on s’aperçoit que ces suites sont jouées sous l’angle de la vocalité (jamais mise en défaut par notre interprète), cela chante, vibre et finalement nous émeut.
Vous l’aurez compris, cette version est clivante et ne fera pas l’unanimité. Comparée par exemple à la version de David Watkin (label Resonus), nous sommes à l’opposé, Henri Demarquette nous emporte vers quelque chose de personnel, sensible, spontané et moins cérébral. On ne peut mettre en cause la musicalité et les grandes qualités d’Henri Demarquette, sonorité moelleuse, élans, et une finesse d’esprit indéniable.
Une vision humaine et sensible de cette musique à écouter assurément avec un parti-pris affirmé.

Michel Pertil