Diana Damrau

Opérette
Wien, Berlin, Paris. Münchner Rundfunkorchester, Ernst Theis. CD Erato.

On aime Diana Damrau dans ses somptueuses interprétations des grands rôles de l’opéra. Elle nous avait enchantés il y a 16 ans par un premier CD d’airs acrobatiques laissant espérer la magnifique carrière qu’elle a accomplie depuis. Elle change totalement de répertoire en optant pour l’opérette, dont elle propose un choix d’airs très éclectique mêlant des œuvres peu connues du public en tout cas français, plus familières aux Allemands et Autrichiens. Elle chante en solo la majorité des airs quelques-uns en duo avec Jonas Kaufmann, Elke Kottmair, mezzo-soprano, et Emily Sierra, mezzo, le tout avec l’orchestre de la radio de Munich dirigé par un maître en matière d’opérette, le chef Ernst Theis.
Interrogés sur leur programme, le chef et la diva soulignent la spécificité du genre qu’ils ont choisi d’illustrer et se plaisent à insister sur son extrême difficulté dans la mesure où le jeu d’acteur y est essentiel en plus de la maîtrise vocale, qui implique un registre étendu, une résistance à des airs longs accompagnant souvent une gestuelle complexe, ce qui leur plaît manifestement, d’autant que l’orchestre de la radio de Munich est expert en la matière et leur donne un soutien d’une qualité exceptionnelle. Le tout est pétillant, drôle, charmant. On découvre avec bonheur de véritables pépites, ainsi «Tu dois être l’empereur de mon âme», extrait du Favori de Stolz ou le charmant «petit flirt», tiré du chant de l’amour d’Emmerich Kalman. On se régale avec les extraits de compositions de Franz Lehar ou d’André Messager. Toutes les œuvres retenues par Diana Damrau ne sont certainement pas les plus intéressantes ni les plus belles dans l’absolu, mais son extraordinaire talent en fait des petits bijoux, qu’on écoute, réécoute avec plaisir.

Danielle Anex-Cabanis
Publié le 02/07/2024 à 20:12.