Opéra Grand Avignon
> 19 mai
Luisa Miller
Giuseppe Verdi
Photographies par Studio Delestrade
Rarement représentée en France, Luisa Miller, composée par Giuseppe Verdi en 1849, raconte l’amour impossible entre Luisa, fille d’un vieux soldat, et Rodolfo, fils du comte Walter. Cet opéra est inspiré par un poème de Schiller et aborde les grandes thématiques du «Strum und Drang», qui inspireront à Verdi ses œuvres majeures.
Frédéric Roëls réussit à être hors du temps pour traiter ce conflit entre les désirs individuels et les contraintes imposées par un pouvoir tyrannique et patriarcal. Les héros subissent la folie des puissants et marchent sans espoir vers leur destinée tragique. Des jeux de lumière astucieux et l’immense horloge brisée au centre du plateau illustrent le drame de manière subtile.
L’Orchestre National Avignon-Provence, dirigé par Franck Chastrusse Colombier, sait créer l’atmosphère dramatique de cet affrontement de la brutalité et de la pureté qui se termine par la mort des héros, Verdi offrant une palette mélodique exceptionnelle.
Axelle Fanyo, Luisa pour la première fois, est très émouvante avec un jeu scénique de grande qualité. Si son premier air déçoit un peu en raison de résonances très métalliques, ce petit défaut est vite oublié grâce à la richesse de sa voix, qui lui permet de rendre presque palpables les sentiments de son personnage. Sehoon Moon est un Rodolfo très émouvant en même temps qu’il est pudique. Lui aussi entraîne le public dans le sillage de son personnage, dont la passion extrême va le conduire à la mort en même temps que Luisa. Le soldat Miller était remarquablement campé par le ténor Gangsoon Kim, qui donne à son personnage une consistance fine et délicate. L’idée de faire de l’affreux Wurm une sorte de Méphisto est bienvenue et son interprète, Mischa Schelomianski, fait toucher du doigt la noirceur de ce monstrueux anti-héros. Le Chœur de l’Opéra Grand Avignon et l’orchestre, fort bien dirigés, se révèlent excellents et le public ne s’y est pas trompé, heureux de retrouver dans une salle bien rénovée un spectacle de grande qualité auquel il réserve une ovation bien méritée.
Danielle Anex-Cabanis
Frédéric Roëls réussit à être hors du temps pour traiter ce conflit entre les désirs individuels et les contraintes imposées par un pouvoir tyrannique et patriarcal. Les héros subissent la folie des puissants et marchent sans espoir vers leur destinée tragique. Des jeux de lumière astucieux et l’immense horloge brisée au centre du plateau illustrent le drame de manière subtile.
L’Orchestre National Avignon-Provence, dirigé par Franck Chastrusse Colombier, sait créer l’atmosphère dramatique de cet affrontement de la brutalité et de la pureté qui se termine par la mort des héros, Verdi offrant une palette mélodique exceptionnelle.
Axelle Fanyo, Luisa pour la première fois, est très émouvante avec un jeu scénique de grande qualité. Si son premier air déçoit un peu en raison de résonances très métalliques, ce petit défaut est vite oublié grâce à la richesse de sa voix, qui lui permet de rendre presque palpables les sentiments de son personnage. Sehoon Moon est un Rodolfo très émouvant en même temps qu’il est pudique. Lui aussi entraîne le public dans le sillage de son personnage, dont la passion extrême va le conduire à la mort en même temps que Luisa. Le soldat Miller était remarquablement campé par le ténor Gangsoon Kim, qui donne à son personnage une consistance fine et délicate. L’idée de faire de l’affreux Wurm une sorte de Méphisto est bienvenue et son interprète, Mischa Schelomianski, fait toucher du doigt la noirceur de ce monstrueux anti-héros. Le Chœur de l’Opéra Grand Avignon et l’orchestre, fort bien dirigés, se révèlent excellents et le public ne s’y est pas trompé, heureux de retrouver dans une salle bien rénovée un spectacle de grande qualité auquel il réserve une ovation bien méritée.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 03/06/2024 à 18:21.