Buxtehude
Wenn ich nur Dich habe
Laureen Stoulig-Thinnes, soprano
Vincent Bernhardt, orgue
La chapelle Saint Marc
CD Indésens Calliope Records
La chapelle Saint-Marc est un ensemble fondé en 1998 au Luxembourg et dont la direction artistique a été reprise par Vincent Bernhardt en 2022. Il se compose, dans cet enregistrement, d’une soprano, de 2 violons et 2 altos, d’une viole de gambe, d’une harpe et d’un théorbe. Vincent Bernhardt en assure la direction tout en tenant également la partie d’orgue.
Le programme est bâti autour de deux versets du Psaume 73. Ce texte a inspiré de nombreux compositeurs allemands du XVIIe siècle, et ce sont donc des œuvres s’appuyant sur ce texte et composées par Buxtehude, Kneller, Pohle et Rosenmüller qui nous sont proposées sur ce CD.
Si le premier de ces compositeurs, Buxtehude, est passé à la postérité, les suivants n’ont pas vraiment bénéficié du même sort. Tous sont contemporains les uns des autres, et cela donne bien entendu une réelle unité à ce programme, très agréable à écouter.
Le plaisir revient en premier lieu à l’écoute de la voix de Laureen Stoulig-Thinnes. Le timbre est clair, limpide. Les choix d’interprétation de la soprano servent au mieux cette musique baroque et se lient avec les instruments dans une parfaite symbiose.
Les cordes frottées, qui assurent les dessus, s’unissent donc à la voix dans un contrepoint très bien restitué et dont on suit toutes les lignes sans difficulté. Le continuo, formé de la harpe, du théorbe, de la viole de gambe et de l’orgue assure un bel accompagnement qui parfait le tout. La complicité des artistes est réelle et conduit à une harmonie quasi parfaite.
Entendre sur le même enregistrement comment quatre compositeurs différents ont mis en musique le même texte de ce Psaume permet d’en explorer toutes les nuances. En cela, ce choix est totalement pertinent et intéressant.
Des œuvres pour orgue seul alternent avec ces versets du Psaume 73. Nous entendons ainsi quatre préludes de Kneller, compositeur nord-allemand. On retrouve ici le fameux Stylus Phantasticus, cher aux compositeurs baroques allemands. Il s’agit d’une écriture de style improvisé qui fait alterner des passages fantasques et débridés avec d’autres plus strictes, le plus souvent fugués. Vincent Bernhardt nous en propose une interprétation réjouissante: les traits virtuoses emportent tout sur leur passage, les fugues sont parfaitement intelligibles et le tout est magnifiquement registré. Notons la beauté de l’instrument choisi, celui de l’église Sainte-Croix de Bouzonville, en Moselle. Il a été construit en 1979 par Marc Garnier. L’orgue est de taille modeste, 13 jeux répartis sur 2 claviers et un pédalier. Mais les timbres sont d’une personnalité remarquable. On appréciera en particulier une régale haute en couleur et mise à l’honneur à plusieurs reprises. La relative petite taille de l’instrument oblige l’organiste à des choix de registrations sobres qui vont à l’essentiel et qui nous épargnent toute emphase ou grandiloquence. La musique n’en est que mieux servie et sublimée.
Des chorals de Böhm et Kneller complètent ce récital d’orgue inséré au milieu de l’ensemble du programme, dans l’esprit de ce qui était fait lors des concerts spirituels.
Cette plongée dans la musique allemande baroque du temps de Buxtehude est donc un moment très agréable que l’on ne peut que recommander.
Pierre-Jean Schoen
Vincent Bernhardt, orgue
La chapelle Saint Marc
CD Indésens Calliope Records
La chapelle Saint-Marc est un ensemble fondé en 1998 au Luxembourg et dont la direction artistique a été reprise par Vincent Bernhardt en 2022. Il se compose, dans cet enregistrement, d’une soprano, de 2 violons et 2 altos, d’une viole de gambe, d’une harpe et d’un théorbe. Vincent Bernhardt en assure la direction tout en tenant également la partie d’orgue.
Le programme est bâti autour de deux versets du Psaume 73. Ce texte a inspiré de nombreux compositeurs allemands du XVIIe siècle, et ce sont donc des œuvres s’appuyant sur ce texte et composées par Buxtehude, Kneller, Pohle et Rosenmüller qui nous sont proposées sur ce CD.
Si le premier de ces compositeurs, Buxtehude, est passé à la postérité, les suivants n’ont pas vraiment bénéficié du même sort. Tous sont contemporains les uns des autres, et cela donne bien entendu une réelle unité à ce programme, très agréable à écouter.
Le plaisir revient en premier lieu à l’écoute de la voix de Laureen Stoulig-Thinnes. Le timbre est clair, limpide. Les choix d’interprétation de la soprano servent au mieux cette musique baroque et se lient avec les instruments dans une parfaite symbiose.
Les cordes frottées, qui assurent les dessus, s’unissent donc à la voix dans un contrepoint très bien restitué et dont on suit toutes les lignes sans difficulté. Le continuo, formé de la harpe, du théorbe, de la viole de gambe et de l’orgue assure un bel accompagnement qui parfait le tout. La complicité des artistes est réelle et conduit à une harmonie quasi parfaite.
Entendre sur le même enregistrement comment quatre compositeurs différents ont mis en musique le même texte de ce Psaume permet d’en explorer toutes les nuances. En cela, ce choix est totalement pertinent et intéressant.
Des œuvres pour orgue seul alternent avec ces versets du Psaume 73. Nous entendons ainsi quatre préludes de Kneller, compositeur nord-allemand. On retrouve ici le fameux Stylus Phantasticus, cher aux compositeurs baroques allemands. Il s’agit d’une écriture de style improvisé qui fait alterner des passages fantasques et débridés avec d’autres plus strictes, le plus souvent fugués. Vincent Bernhardt nous en propose une interprétation réjouissante: les traits virtuoses emportent tout sur leur passage, les fugues sont parfaitement intelligibles et le tout est magnifiquement registré. Notons la beauté de l’instrument choisi, celui de l’église Sainte-Croix de Bouzonville, en Moselle. Il a été construit en 1979 par Marc Garnier. L’orgue est de taille modeste, 13 jeux répartis sur 2 claviers et un pédalier. Mais les timbres sont d’une personnalité remarquable. On appréciera en particulier une régale haute en couleur et mise à l’honneur à plusieurs reprises. La relative petite taille de l’instrument oblige l’organiste à des choix de registrations sobres qui vont à l’essentiel et qui nous épargnent toute emphase ou grandiloquence. La musique n’en est que mieux servie et sublimée.
Des chorals de Böhm et Kneller complètent ce récital d’orgue inséré au milieu de l’ensemble du programme, dans l’esprit de ce qui était fait lors des concerts spirituels.
Cette plongée dans la musique allemande baroque du temps de Buxtehude est donc un moment très agréable que l’on ne peut que recommander.
Pierre-Jean Schoen
Publié le 27/05/2024 à 18:20.