Bertrand Chamayou, piano
Lettre(s) à Erik Satie
CD Erato.
Le dernier enregistrement de Bertrand Chamayou «Letter(s) to Satie» met en parallèle des pages du Maître d’Arcueil avec celles de John Cage. Comme nombre de compositeurs américains minimalistes, Cage admirait Satie. les réunir dans un programme judicieusement pensé apporte un nouvel éclairage à des pages pourtant célèbres. Magistral, le pianiste nous livre des versions savantes et sobres, authentiques et raffinées, sérieuses et pleine d’humour.
Le disque débute avec une œuvre attribuée à John Cage "All sides of the small stone, for Erik Satie", hommage à Satie et retrouvée chez son disciple James Tenney, ici très forte émotionnellement. De ce dernier compositeur nous entendrons "3 pages in the shape of a pear (in celebration of Erik Satie)" pour piano préparé: un clin d’œil au Maître français qui composa ses Morceaux en forme de poire en réponse à un Claude Debussy critiquant son écriture informe et négligée. Coupler "la balançoire" de Satie avec Swinging de Cage, "le tango perpétuel" du premier avec celui de l’américain (Perpetual Tango) et placer Prelude for meditation de Cage entre la 1e Gnossienne et la 1e Gymnopédie révèle toute la modernité du compositeur français. Parmi une myriade de pièces, retenons le très poétique Nocturne n°2 de Satie et son jeu magnifique de pédale forte. Le puissant "Dream" de John Cage conclut magnifiquement le disque.
Ce mélange de pièces savamment orchestré, loin d’être hétéroclite, souligne tout l’anti conformisme de Satie. Un sentiment de liberté souffle avec un Bertrand Chamayou très inspiré qui réinvente chaque partition. La musicalité du «Tango perpétuel» résume à elle seule l’excellence de ces versions avec un jeu d’une exquise délicatesse, un son riche et voluptueux, une dynamique magique et un rubato exemplaire: du grand art!
Anne Grafteaux-Géli
Le dernier enregistrement de Bertrand Chamayou «Letter(s) to Satie» met en parallèle des pages du Maître d’Arcueil avec celles de John Cage. Comme nombre de compositeurs américains minimalistes, Cage admirait Satie. les réunir dans un programme judicieusement pensé apporte un nouvel éclairage à des pages pourtant célèbres. Magistral, le pianiste nous livre des versions savantes et sobres, authentiques et raffinées, sérieuses et pleine d’humour.
Le disque débute avec une œuvre attribuée à John Cage "All sides of the small stone, for Erik Satie", hommage à Satie et retrouvée chez son disciple James Tenney, ici très forte émotionnellement. De ce dernier compositeur nous entendrons "3 pages in the shape of a pear (in celebration of Erik Satie)" pour piano préparé: un clin d’œil au Maître français qui composa ses Morceaux en forme de poire en réponse à un Claude Debussy critiquant son écriture informe et négligée. Coupler "la balançoire" de Satie avec Swinging de Cage, "le tango perpétuel" du premier avec celui de l’américain (Perpetual Tango) et placer Prelude for meditation de Cage entre la 1e Gnossienne et la 1e Gymnopédie révèle toute la modernité du compositeur français. Parmi une myriade de pièces, retenons le très poétique Nocturne n°2 de Satie et son jeu magnifique de pédale forte. Le puissant "Dream" de John Cage conclut magnifiquement le disque.
Ce mélange de pièces savamment orchestré, loin d’être hétéroclite, souligne tout l’anti conformisme de Satie. Un sentiment de liberté souffle avec un Bertrand Chamayou très inspiré qui réinvente chaque partition. La musicalité du «Tango perpétuel» résume à elle seule l’excellence de ces versions avec un jeu d’une exquise délicatesse, un son riche et voluptueux, une dynamique magique et un rubato exemplaire: du grand art!
Anne Grafteaux-Géli
Publié le 29/04/2024 à 18:33.